• Fright night, de Craig Gillepsie (USA, 2011)

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Où ?

Au ciné-cité les Halles

Quand ?

Mercredi soir, à 22h30

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

Dans la deuxième moitié des années 90, avant d’être consumé par la hype et l’autosatisfaction[1], Robert Rodriguez avait réalisé coup sur coup deux efficaces séries B d’horreur : Une nuit en enfer et The faculty. La raison qui me fait les exhumer aujourd’hui est que Fright night évoque beaucoup l’un et l’autre, ce qui en fait une très bonne surprise à son échelle. Fright night a en effet la même triste genèse que la grande majorité des films d’horreur récents – être le remake d’un succès du genre remontant au siècle dernier. Dans le cas présent le Fright night original date de 1985, avait pour titre français un Vampire, vous avez dit vampire ? de nature à le confondre avec un film des Charlots, et pour metteur en scène un des petits maîtres de l’horreur d’antan, Tom Holland (aussi créateur de la maléfique poupée Chucky dans Jeu d’enfant). Son successeur Craig Gillepsie n’a pas le même pedigree – son CV se résumé essentiellement à la réalisation d’une poignée d’épisodes de la série United States of Tara – mais il pourrait bien s’en constituer un sans trop de difficultés s’il choisissait de poursuivre dans la veine horrifique.

Sans être un nouveau joyau du genre, son Fright night coche un à un tous les points de la checklist des choses à faire pour donner vie à un bon film d’horreur. Bon rythme : ni trop apathique au début, ni trop expédié à la fin. Bon mauvais esprit – le sexe n’est pas invariablement puni, l’hémoglobine et les tripes sont présents en quantité convenable. Bon enrobage, avec entre autres qualités la lumière de Javier Aguirresarobe et la musique de Ramin Djawadi. Bon sous-texte : les adultes étant tous absents, impuissants ou menaçants, les héros ados se retrouvent à devoir affronter seuls leurs démons et leurs angoisses (c’est ici qu’on pense à The faculty…). Bonne, voire très bonne application dans l’écriture et la réalisation des scènes d’action où se déploie une énergie enthousiasmante (…et là qu’on pense à Une nuit en enfer avec la seconde moitié du film, quasiment d’un seul tenant). Gillepsie sait visiblement où chercher l’inspiration – voir la poursuite filmée en plan-séquence depuis l’intérieur d’une voiture, chipée dans Les fils de l’homme. Mais Fright night se montre aussi capable de trouver de bonnes idées par lui-même, sans rien devoir à qui que ce soit. Le déménagement du récit à Las Vegas permet ainsi d’agrémenter l’intrigue succincte (mon voisin est un vampire) de belles idées annexes : le quartier pavillonnaire isolé au milieu du désert, l’inévitable personnage du spécialiste des sciences occultes qui a pour couverture un spectacle pseudo-horrifique kitsch tout à fait à sa place dans cette ville.

Que le seul véritable reproche que l’on trouve à faire à Fright night est la laideur des têtes de vampires prouve bien qu’il remplit pleinement son contrat. Et le mot de la fin sera pour le casting, remarquable. Dans le premier rôle, Anton Yelchin se montre convaincant et continue sa montée en puissance hollywoodienne (après Star Trek, Terminator renaissance et dans un tout autre genre Le complexe du castor). Autour de lui, les « vieux » Colin Farrell et Toni Collette, les expatriés anglais David Tennant et Imogen Poots, et l’ex-McLuvin de Supergrave Christopher Mintz-Plasse ne boudent pas leur plaisir de participer à cette récréation, et leur amusement est tout à fait communicatif.

[1] sauvons tout de même Sin city parmi ses films depuis 2000

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