• Astérix et le Domaine des dieux, de Louis Clichy & Alexandre Astier (France, 2014)

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Où ?

À l’UGC Paris 19

Quand ?

Dimanche après-midi, en avant-première (le film sort en salles le 26 novembre)

Avec qui ?

MaBinôme, et MonFils

Et alors ?

Après deux aventures catastrophiques (Astérix aux jeux olympiques, puis au service secret de sa majesté), voir le guerrier gaulois sur un écran de cinéma nous réjouit enfin à nouveau, douze ans après Mission Cléopâtre. De manière amusante, comme pour ce dernier film le salut d’Astérix vient de transfuges d’empires : la télévision – Alexandre Astier au scénario et à la « co-réalisation », après le tandem Chabat-Debbouze de Mission Cléopâtre – et Pixar. Car Louis Clichy, le véritable réalisateur de ce nouvel Astérix animé, n’a peut-être pas un nom ronflant mais il a œuvré chez le géant américain, sur Wall-E et Là-haut. Sur le papier, la paire Astier-Clichy paraît dès lors être une association infaillible ; le premier faisant des étincelles dans l’écriture comique, le second transmettant l’énergie de ce matériau de base dans le résultat final par la fluidité et la tenue de sa mise en scène.

Restait à le confirmer dans les faits, ce que cette visite au Domaine des dieux accomplit de bout en bout. Le film est une réussite avérée, bien que – et parce que – restant humble. Par sa durée (1h20), son choix d’album à adapter (dont l’action reste essentiellement cantonnée à la forêt entourant le village des gaulois), sa sobriété dans l’adaptation (à l’opposé des tendances m’as-tu-vu de ses prédécesseurs), Le Domaine des dieux affiche sans honte son objectif principal, à savoir faire le boulot en matière de divertissement. On raconte une histoire aux enjeux clairs et forts – et aux thèmes toujours pleinement d’actualité 43 ans après la parution de la BD, chapeau René Goscinny –, on l’agrémente de plaisirs comiques et/ou d’action qui ne font pas perdre de vue l’essentiel mais en rehaussent le goût, et on met à profit les moyens propres au cinéma (voix-off proscrite, beau maniement du montage comme accélérateur de rythme dans la première moitié, et déclencheur de surprises dans la seconde) pour donner à l’ensemble la forme la plus emballante qui soit.

Ainsi Clichy et Astier s’affirment comme des maîtres d’œuvre avisés. Ils traitent l’ancien – la BD d’origine – avec le respect qu’il se doit, et ce qu’ils lui adjoignent de neuf ne jure pas dans le ton et la qualité. La conversion de la 2D à la 3D en est la preuve visuelle, et derrière cette façade les modifications de fond sont du même standing. Le développement d’un personnage d’enfant (le romain Apeljus, fils de Petiminus), à côté de la reprise des savoureux délires de Goscinny sur les négociations syndicales dans l’armée romaine ou les évolutions de carrière des esclaves, permet au film d’élargir son public de 7 à 77 ans, et même un peu plus à chaque extrémité. La façon dont sont traités les crochets du récit par Rome, pour rendre visite à Jules, et l’opposition frontale entre celui-ci et les gaulois dans Le Domaine des dieux, confère en prime au film un côté épique : la rébellion contre l’empire, la peur de tout perdre et d’être rayés de la carte avant un sauvetage in extremis et un dénouement en feu d’artifice… Clichy et Astier tirent adroitement ce fil-là dans le dernier acte, qui offre à leur beau dessin animé une très belle conclusion.

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