• The other guys (Very bad cops), de Adam McKay (USA, 2010)

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other-3Où ?

A l’Orient-Express, Will Ferrell oblige

Quand ?

Lundi après-midi, en RTT

Avec qui ?

MaFemme

Et alors ?

 

Premier des quatre films du tandem Will Ferrell – Adam McKay à être presque (au titre « français » ridicule près) correctement distribué chez nous grâce à la présence de stars en bon
nombre au générique, The other guys est malheureusement aussi le moins bon. Pas de beaucoup, et en restant bien plus drôle que la grande majorité des comédies,
américaines ou autres ; mais rien à faire, il reste en-deçà d’Anchorman, de  Talladega nights et de Step brothers. La faute à la multiplicité des films dans le film : The other
guys
fait cohabiter dans le même espace un film policier à « gros » sujet (les magouilles pré- et post-crise de 2008 du capitalisme financier), un « Will Ferrell
is a cop »
movie et même, assez rapidement, un « Will Ferrell is Will Ferrell » movie. Par-dessus le marché, comme McKay et Ferrell ne sont pas des hôtes ingrats mais
qu’ils savent recevoir, il faut également compter avec les gags et les intrigues a minima concoctés pour les invités de marque que sont Samuel L. Jackson, Dwayne « The Rock » Johnson,
Eva Mendes et Mark Wahlberg. Les deux derniers cités sont sur le papier les plus importants, elle étant la femme du héros et lui son coéquipier. Mais ce sont les deux premiers qui sont les mieux
servis par le script, avec la constitution d’un duo de superflics agissant selon les règles d’Hollywood – punchlines à tout va, courses poursuites remplies de cascades, fusillades et explosions
phénoménales – dans un monde ordinaire. Ce qui les pousse à provoquer « 12 millions de dollars » de dommages matériels pour arrêter trois types en possession de 100 grammes de
marijuana dans la scène d’ouverture, puis quelques minutes plus tard à mourir dans des circonstances si absurdes que je ne les décrirai pas ici.

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Entre ce caméo spectaculaire et l’introduction brillante de l’autre duo, celui des gratte-papiers Allen (Ferrell) et Terry (Wahlberg), via une joute verbale déchaînée à propos d’un lion
s’attaquant à un thon et du thon prenant sa revanche à l’aide de tout le banc auquel il appartient, The other guys démarre sur les chapeaux de roues. Le tandem
Ferrell-Wahlberg fonctionne instantanément à la perfection, car il est idéalement bâti sur le plan du physique et de la gestuelle. Wahlberg rend une tête à Ferrell, mais son jeu de pile
électrique (le même que dans Les infiltrés, en plus outrancier donc comique) dévore celui de son partenaire qui n’a jamais autant forcé la dose sur la banalité de ses
traits et sur son caractère bonhomme quasi illuminé. Il se crée ainsi entre les deux hommes un équilibre fondamentalement instable, au potentiel comique fabuleux. Mais qui, sur la durée, laisse
le sentiment de rester imparfaitement exploité – comme tout le reste. On sent durant la projection que tout a été rentré au chausse-pied dans The other guys afin de
rentrer dans la fourchette de ce qu’est une durée raisonnable pour une comédie (1h45 ici). Un signe ne trompe pas : aux deux extrémités du film, les phases d’introduction et
d’accomplissement de l’intégralité des protagonistes et des enjeux sont particulièrement longues et bordéliques.

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La frustration – légère – nait précisément du fait que tout ce que McKay et Ferrell amorcent est excellent. Les éléments de parodie de film policier sont géniaux, je l’ai déjà dit. Le
one-man-show de Ferrell a ce qu’il faut pour être l’un des meilleurs à ce jour avec au sommet des bonnes idées celle de faire de Allen un aimant à femmes splendides, irrésistiblement attirées par
lui et prêtes à tout faire et à tout subir avec lui. (Le corollaire, un flashback où Allen est le mac de toutes les filles sexy de sa fac, n’est pas mal non plus). Même la dénonciation des
agissements véreux et des gains indécents des acteurs de la finance contemporaine, voie nouvelle pour les purs comiques que sont McKay et Ferrell, est menée sans fausse note. Elle brille même par
sa franchise et sa virulence dans le générique de fin, qui fait défiler des statistiques édifiantes sélectionnées avec soin sur fond de Rage against the machine (un choix musical qui crée une
filiation inattendue entre The other guys et The matrix). Chacun de ces axes aurait pu être un film à part
entière ; et à les voir se marcher sur les pieds, le plaisir certain pris devant The other guys est grignoté par l’ombre de ces autres films tronqués.

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Une réponse à “The other guys (Very bad cops), de Adam McKay (USA, 2010)”

  1. « lion tastes good »
    :o )