• Rêve et silence, de Jaime Rosales (Espagne, 2012)

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Où ?

A Cannes

Quand ?

En mai

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

Jaime Rosales, connu pour son film La soledad qui fut récompensé aux Goyas, est un cinéaste qui flirte volontiers avec l’art expérimental. Il ne s’en prive une nouvelle fois pas en réalisant ce Rêve et silence en noir et blanc, quand bien même son action se déroule aujourd’hui. C’est un noir et blanc en nuances de gris, granuleux, peu contrasté ; un noir et blanc de mort et non de vie, du même genre que celui dont Philippe Garrel avait habillé La frontière de l’aube. La correspondance entre les deux œuvres ne s’arrête pas là, puisque Rêve et silence est lui aussi un film spectral, au cours démis par un décès (une petite fille) puis hanté par un fantôme (pour la mère) ou son absence (pour le père). Rosales considère de toute évidence que sa pratique du cinéma se doit de sortir des sentiers battus – le noir et blanc en est une preuve, l’emploi exclusif de plans faisant face à l’action (et pour renforcer cela, barrés de lignes horizontales strictes composées par des éléments de décor) une autre encore plus marquée. Cela fonctionne à mes yeux, c’est une manière forte de nous rendre partie prenante du drame et non spectateur en retrait, third party comme disent les anglais. J’aime également beaucoup l’idée narrative qui donne son titre au film, la tournure du deuil en rêve ou en silence selon les êtres. Par contre, il faut bien reconnaître que Rosales tombe à intervalles trop réguliers dans la caricature auteuriste, composant des plans indéchiffrables et/ou pompeux, qui n’occasionnent qu’ennui et incompréhension. Il nous éjecte de son film presque aussi souvent qu’il nous y implique émotionnellement.

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