• Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal, de Steven Spielberg (USA, 2008)

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Où ?
Au Max Linder, en projection numérique

Quand ?
Jeudi, à 21h30

Avec qui ?
Mon frère et ma mère, et une salle pas plus pleine que ça. Le jeudi doit être un jour creux, coincé entre le mercredi et le week-end

Et alors ?

Une fois n’est pas coutume, je vais pratiquer le recyclage de critique. Indiana Jones 4 (pour faire court) évoque en effet 2 concepts que j’ai développés au sujet d’autres films
ces dernières semaines. Tout d’abord, la « théorie du claquement de doigts » à l’œuvre dans 10000. Ah ça oui, la comparaison fait mal, mais pas plus
que le supplice qu’est le visionnage d’Indiana Jones 4. Je rappelle en quelques mots que la théorie du claquement de doigts, symptôme typique d’un scénario peu inspiré et bâclé,
consiste à résoudre par enchantement les épreuves intellectuelles ou physiques qui se présentent devant les personnages. Par exemple, ici, une énigme annoncée comme « écrite dans une
langue que personne n’a parlé ou lu depuis 3000 ans »
et résolue en 15 secondes, ou des hordes d’indigènes surexcités et de fourmis rouges affamées repoussées sans combattre par la
seule présence du crâne de cristal multifonctions du titre.

Tout est mou et expédié sans entrain, loin, très loin des scénarios ciselés et inventifs des 3 précédents épisodes, leurs casse-têtes à rallonge (ah, les 3 énigmes du Graal !) et leurs
scènes d’action époustouflantes. Il n’y a de toute manière pas un seul aspect sur lequel ce volet se hisse à la hauteur des 3 premiers. Les personnages y avaient une réelle présence, jusqu’au
plus mineur ; ils ne sont plus que des coquilles vides errant sans raison dans le cadre (une exception : la méchante Irina Spalko, pas mieux écrite que les autres mais à qui Cate
Blanchett parvient à donner une certaine épaisseur). Indy bourlinguait à travers le monde – de Venise à Berlin, de Macao à la Tunisie… – à la poursuite de mythes fascinants et fondateurs ;
le voilà réduit à gesticuler sans fin devant des fonds verts mal intégrés, en quête d’une cité précolombienne érigée par les petits hommes gris de Roswell (pour résumer). Les  péripéties
qu’il endure sont à l’avenant, il ne leur manque qu’un néon clignotant « prochainement à Disneyland ».

Quiconque parviendrait à retrouver une trace de la magie et du charme de la série dans Indiana Jones 4 est prié de se faire connaître. On arrive au 2è concept applicable au
film : comme je l’écrivais à propos de Richard Kelly pour Southland tales, on ne peut pas imaginer que Steven Spielberg et George Lucas aient pu ne pas faire exprès. Les 2 hommes maitrisent sur le bout
des doigts les ficelles du film d’aventures moderne – pour cause, ce sont eux qui l’ont inventé. Alors l’hypothèse qu’ils les aient oubliées au point d’en arriver à une telle catastrophe (mal
écrite, sans rythme, moche – la laideur des images de synthèse est un argument de poids en faveur de la mise en place immédiate d’un moratoire sur cette pratique – et d’un ennui à mourir) ne
tient pas la route. Donc, ils l’ont fait exprès. 3 cas de figure sont envisageables.

– une énorme farce dont le dindon serait le spectateur : Vous l’avez voulu ? Vous l’avez eu. C’est pourri ? Tant pis !

– un énorme tas de haschich : le délire extraterrestre du dernier 1/4 d’heure est particulièrement éprouvant s’il est subi dans un état normal, ni stone ni bourré.

– un fidèle hommage aux films de Ed Wood : mon hypothèse favorite car tout y est, du scénario fourre-tout aux acteurs mauvais, du ton sérieux et pontifiant de l’ensemble (Indy Jones est
devenu un républicain pur jus et fier de l’être, héros de guerre et dénonciateur de communistes… au secours) aux scènes d’action ratées. Indiana Jones 4, c’est en fait
Plan 9 from outer space 2.

Conclusion : ne jamais déterrer les vieilles idoles. Le film le dit dans son récit, il en est lui-même un parfait exemple dans une ironique mise en abyme.

NB : attention, Indiana Jones 4 contient une scène détestable, proprement choquante. Une explosion atomique ultra-réaliste, pour le fun (aucun lien avec le reste de l’histoire) et
traitée de manière incroyablement décontractée. Mon sens de l’humour s’arrête avant.

Une réponse à “Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal, de Steven Spielberg (USA, 2008)”

  1. Kranzler dit :

    Bonjour,

    Je vous cite : « pas un seul aspect sur lequel ce volet se hisse à la hauteur des 3 premiers. » Ah bon, alors vous trouvez qu’il y a quoi que ce soit de bon dans Indiana Jones  » ?????