• Boire et déboires, de Blake Edwards (USA, 1987)

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Où ?

A la Cinémathèque française, dans le cadre de la rétrospective intégrale consacrée au réalisateur

Quand ?

Dimanche soir il y a trois semaines, à 19h (le film repasse à la même heure demain, le 9 octobre)

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

Le nom de Blake Edwards est classiquement associé à celui de l’acteur Peter Sellers lorsqu’est abordé le sujet des comédies catastrophes qui garnissent sa filmographie. A raison : la série des Panthère rose, avec le personnage de l’Inspecteur Clouseau, et le prodigieux The party comptent parmi les sommets du genre et les références de dizaines de films venus à leur suite. Boire et déboires, l’un des Blake Edwards tardifs, atteste de l’existence d’une autre façon de faire possible, avec non plus un unique monsieur Catastrophe mais un groupe. L’union faisant la force, le génie comique de l’acteur seul n’est plus un préalable indispensable à la réussite du film. Il suffit – façon de parler – que les personnages soient bien écrits, bien interprétés, et la complémentarité de leurs aptitudes aux calamités se charge naturellement de l’effet boule de neige menant à un désordre exponentiel.

Le scénario de Boire et déboires fonctionne ainsi par paliers, centrant chaque acte sur la folie d’un protagoniste qui passe ensuite le relais à un autre. C’est tout d’abord Nadia (Kim Basinger), jeune femme ne tenant absolument pas l’alcool qui va ravager en une soirée l’existence professionnelle et matérielle de Walter (Bruce Willis) par la faute de quelques gorgées de champagne. Après quoi Walter lui-même, suite à la transformation de son désespoir en furie nihiliste et incontrôlable, complète le travail de destruction durant le reste de la nuit, et rend une partie de la monnaie de sa pièce à Nadia. Quelques jours plus tard entreront en piste David (John Larroquette), avocat de métier et ex maladivement jaloux de Nadia qui accepte d’assurer la défense de Walter en échange de la main de la jeune femme ; et Harold (William Daniels), juge du tribunal et père désabusé de David chez qui va se dérouler le mariage. Le feu d’artifice final fait exploser cette pelote bien emmêlée en activant simultanément les travers dévastateurs de tous ces personnages-artificiers. Boire et déboires ne fait pas dans l’ostentatoire – numéros d’acteurs qui marquent les esprits, séquences comiques instantanément cultes – mais construit scène après scène une réussite discrète et solide basée sur l’homogénéité de l’ensemble. Au poste de chef d’orchestre, Edwards met à profit les attributs burlesques de chaque personnage et cultive toutes les variétés d’humour, depuis celles qui se jouent sur des détails jusqu’à des gags plus copieux et imposants et des blagues savoureusement filées sur le long terme. La performance collective obtenue est exempte de la moindre fausse note, et présente une montée en puissance comique proche de la perfection. J’ai beau chercher, je ne vois donc pas la moindre bonne raison de passer à côté de cette petite merveille dans son genre.

Une réponse à “Boire et déboires, de Blake Edwards (USA, 1987)”

  1. dasola dit :

    Bonsoir, un excellent film vu à sa sortie. Je dois dire que le couple Basinger/Willis est épatant. Blake Edwards avait le génie du comique de situation, ce n’est pas si mal. Bonne soirée.

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