• Le chaperon rouge, de Catherine Hardwicke (USA, 2011)

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Où ?

À la salle Warner, en projection de presse

Quand ?

Lundi après-midi, à 13h

Avec qui ?

Le maître de cérémonie de l’émission Kaboom à laquelle j’ai été invité

Et alors ?

Quoi qu’elle fasse d’ici la fin de sa carrière, la réalisatrice Catherine Hardwicke méritera jusqu’au bout de celle-ci le plus grand respect pour avoir préféré quitter l’aventure Twilight plutôt que de cautionner le parti pris cupide au dernier degré des producteurs. Face au budget étriqué envisagé par ces derniers pour le deuxième volet, afin de maximiser encore un peu plus les bénéfices réalisés, elle aurait pu avoir un raisonnement de PDG obéissant aux actionnaires et touchant sa part du jackpot tout en se taisant ; elle a choisi de se comporter en artiste et de refuser faute de pouvoir faire le film qu’elle souhaitait. Depuis cette rupture, deux suites de Twilight sont sorties et une troisième est sur le point d’arriver en salles. Hardwicke, elle, a adopté une cadence plus courante avec un laps de deux ans avant de présenter son nouveau film, ce Chaperon rouge. Projet finalement très proche du précédent, bien que la cinéaste n’ait collaboré a l’écriture d’aucun des deux scénarios : dans les deux cas il est question d’une adolescente (Valérie) aux prises avec un mélange de désir sexuel naissant, d’hésitation entre deux prétendants, et de danger physique mortel – des vampires et des loups-garous dans Twilight, un unique loup-garou dans le Chaperon rouge.

L’accouplement bâtard de deux contes fantastiques, « Le petit Chaperon rouge vs. Le Loup-Garou », installe d’emblée le film dans la famille du cinéma bis, adepte du recyclage baroque et sans scrupule. L’orientation est crânement assumée par le scénario au vu d’autres ajouts hétéroclites plus mineurs. L’intrigue sentimentale lorgne du côté de Titanic, avec son découpage fils de bonne famille mais que Valérie n’aime pas / orphelin pauvre qui a les faveurs de Valérie ; le second rôle du Père Salomon, adepte de la chasse aux sorcières et des méthodes extrêmes de torture et de terreur qu’elle implique, est un vrai méchant outrancier de ce genre de cinéma, et Gary Oldman l’interprète avec la gourmandise et les débordements nécessaires1. On est ici dans du pur cinéma d’exploitation, jusque dans le peu de cas qui est fait d’une narration décousue (surtout avant que le film ne réduise ses enjeux à un suspense efficace sur l’identité du loup). Reste à savoir s’il s’agit plutôt de son versant série Z ou série B. Réponse B : Le Chaperon rouge est un produit de divertissement qui remplit son contrat.

Cette fille de joie aguicheuse n’est évidemment pas la femme avec qui on voudrait vivre le restant de ses jours, mais elle nous fait passer un agréable moment. Essentiellement grâce à ses charmes extérieurs, qui font fonctionner l’ambiance de conte médiéval menaçant du film : la belle musique électro planante signée Brian Reitzell, de bonnes idées dans la conception des décors (les aiguilles tranchantes omniprésentes sur les arbres de la forêt comme les murs des maisons, par exemple). A mettre aussi au crédit du film, son épilogue qui déplace le centre de gravité du récit pour en faire, au bout du compte, le portrait touchant d’une jeune femme en devenir ayant vécu une épreuve qui sera l’acte fondateur de sa personnalité d’adulte. Laquelle épreuve – la lutte contre le loup – était donc un moyen et pas une fin en soi.

1 on aurait bien aimé voir le Nicolas Cage dernière mouture aux prises avec ce personnage !

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