• Ultimate game, de Mark Neveldine & Brian Taylor (USA, 2009)

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Où ?

Au ciné-cité les Halles

 

Quand ?

Jeudi soir, à la séance de 22h30

 

Avec qui ?

Seul

 

Et alors ?

 

Il y avait quelques bonnes raisons d’espérer qu’Ultimate game donne un bon film. Raison n°1 : le premier film du duo de réalisateurs Neveldine et Taylor,
Hypertension, était une belle réussite de film d’action décérébré mais intelligent – un quasi oxymore, qu’il est donc d’autant plus difficile de concrétiser sur un écran. Raison
n°2, le concept de départ d’Ultimate game est particulièrement alléchant, promettant rien de moins que de faire avec les jeux de First Person Shooter la même chose que
Speed racer avec les jeux de course l’an
dernier : une adaptation cinématographique fidèle et renversante.

Pendant une vingtaine de minutes, ça roule. Ultimate game nous prend d’entrée à la gorge avec une longue première séquence sans dialogues, de la pure action brutale en immersion
totale. Puis vient le temps des explications, qui provoquent un enthousiasmant vertige. Dans le futur décrit ici, l’industrie du jeu vidéo aura atteint un stade où les joueurs contrôleront des
avatars non plus virtuels mais de chair et de sang, des congénères humains manipulés à distance dans un monde clos. Parmi ces derniers, certains sont payés et participent à un jeu
pacifique : Society, un Sims extrême dans tous les sens du terme (avec pour objectif premier et assumé des joueurs le non-dit majuscule des Sims : le sexe), qui
donne à Ultimate game ses meilleures scènes de très loin – un film se déroulant exclusivement dans un tel univers, voilà une idée aux potentialités infinies. Les autres sont des
condamnés à mort auxquels on met un fusil entre les mains, et qui sont priés de s’entretuer dans le jeu Slayers avec comme carotte une hypothétique libération s’ils survivent à trente
parties.

Derrière les deux jeux, un même cerveau génial et dément : Ken Castle, que Michael C. Hall (Six feet under, Dexter) joue avec gourmandise comme s’il était le
méchant d’un James Bond des années 70, les plus fous à lier. Son entrée dans le film relève encore notre niveau d’attente, qui ne s’écrase dès lors que de plus haut par la suite. Ultimate
game
ne prend jamais le chemin fantasmé – et tout tracé – d’un mix barbare et virtualisé entre The truman show et Rollerball. Il préfère se vautrer dans la fange qui
recouvre les fonds de tiroir d’Hollywood : scénario crétin et sans queue ni tête, violence gratuite, personnages inexistants, fin tellement bâclée qu’elle dit le contraire de ce qu’elle
voudrait. Il est tout à fait conseillé de quitter la salle après la dernière scène valable (quand on pénètre dans la chambre virtuelle d’un des joueurs où les murs et le plafond ne sont plus
qu’un immense écran interactif) et de rentrer chez soi revoir Speed racer.

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