• Tornade de séries TV (3/4) : The Pacific, la guerre aux tripes

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La minisérie produite par Steven Spielberg et Tom Hanks sur la campagne de l’armée américaine contre les forces japonaises dans l’Océan Pacifique au cours de la Seconde Guerre Mondiale n’a ni
l’exigence factuelle du documentaire fleuve The
war
, ni l’envergure lyrique ou tragique des deux grands films récents faits sur le sujet, La ligne rouge (Terrence Malick) et Lettres d’Iwo Jima (Clint Eastwood). Entre cette
modestie dans les ambitions et, à l’opposé, les scories formelles qui envahissent l’écran dès les premières minutes – bande-son pompière, solennité accentuée des cadrages et des attitudes –,
The Pacific pourrait rapidement se trouver balayée du revers de la main. Ce serait une erreur, car une fois ses marques prises elle affirme sa propre voie, puis
l’approfondit sans relâche. Les soldats qu’elle choisit de suivre sont des corps avant d’être des esprits, et leur expérience de la guerre est essentiellement physique. Chaque stimulation d’un de
leurs sens, subie ou bien volontaire, est amplifiée au maximum par la mise en scène : les pieds enfoncés dans la boue et les corps trempés jusqu’aux os par les pluies tropicales, les mains
qui se serrent sur la gorge d’un soldat japonais à achever, la compacité terrifiante de l’obscurité des nuits, l’apocalypse sonore (tanks, avions, cris, rafales de mitrailleuses) d’un
débarquement sur une plage. Mais aussi la sensualité et la jouissance que l’on éprouve en faisant l’amour, dans le très beau troisième épisode consacré à la parenthèse d’une permission à
Melbourne. Il y a là une véritable cohérence de style, et de propos, qui élève The Pacific au rang de série ne nous laissant pas indifférent.

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