• This place is death

Je like cet article sur les réseaux sociaux de l'internet!

« This place is death ! ». La réplique est tellement forte, et provoque une telle décharge chez le spectateur, que l’on comprend que les producteurs de
Lost l’aient érigée en titre du cinquième épisode de cette nouvelle saison. Cinquième, alors que le dernier chroniqué dans ces pages, Jughead, était le troisième ? Ben oui, l’épisode intercalé
entre les deux et diffusé la semaine dernière ne valait pas que j’y consacre un article. Il faut remonter à la première moitié de la saison 4, avant le débarquement des mercenaires (sur l’île) et
la grève des scénaristes (dans le monde réel), pour trouver trace d’un semblable épisode de transition, qui rallonge artificiellement le chemin à parcourir entre son point de départ et son point
d’arrivée visé. Les Oceanic Six tournent en rond en voiture(s) dans Los Angeles avant de se retrouver presque au complet autour de Ben, dans un de ces lieux dont il doit être friand (une zone
d’entrepôts vide de toute présence humaine). Les Locke Six crapahutent à travers l’île, jusqu’à – presque – atteindre leur destination. De cet épisode, on retiendra tout de même deux
choses : la première citation d’Ajira Airways, et surtout la réapparition fabuleusement bien amenée
d’un personnage laissé pour mort, à une époque et au sein d’un groupe qui ouvrent de fabuleuses – ceci est une répétition assumée – potentialités de scénario.


Parce que les scénaristes de Lost savent à la perfection quand il faut jouer avec les nerfs du spectateur et quand il faut le satisfaire, ces potentialités sont exploitées dès les
premiers plans de This place is death, et en remplissent la quasi-intégralité de la première moitié de l’épisode. La parenté avec Jughead est évidente : une période mal
connue mais capitale de la chronologie du show (1988 succède à 1954), des nouveaux/anciens personnages par poignées, des pans entiers de la mythologie dévoilés à pas de géant – en même
temps qu’ils nous font prendre conscience de l’étendue de notre ignorance quant à la taille du puzzle global et à l’agencement de ses différentes pièces. Et, pour finir, un saut dans le temps qui
nous laisse avec sur les bras un « objet » volumineux - la bombe H de Jughead, les vestiges d’un temple de This place is death -, tous deux assurément appelés à
jouer un rôle central dans le devenir de l’île, même si on a encore du mal à cerner l’enchaînement d’événements.

S’il fallait néanmoins départager les deux épisodes, celui de cette semaine prendrait un léger avantage car il déploie tous ses prodiges tout en restant centré sur les destins tragiques et
bouleversants des protagonistes – principalement Locke, lequel prend épisode après épisode une option difficilement contestable sur le statut de héros définitif de la série de par sa complexité
et son humanité. En fin d’épisode, ses scènes tout en réserve d’adieux et de doute soudain avant d’entrer de plain-pied dans son destin sont un des points culminants de la série à ce jour.


Récapitulons. This place is death regroupe donc, pêle-mêle :

  • le retour du Smoke Monster

  • la mort d’un personnage (qui aura donc ses flashbacks explicatifs après son décès et non avant !)

  • le retour de Christian/Jacob

  • quelques manœuvres machiavéliques supplémentaires de Ben

  • un nouveau tour de roue, qui clôt en fanfare cette cinquième sais…

Ah mais non, il reste encore douze épisodes ! L’intensité du climax et du cliffhanger est pourtant bluffante ; et elle donne à This place is death la grandeur
qu’il mérite en tant que point final du récit initié par les événements tragiques de la fin de la saison 4. Si ces cinq épisodes ont constitué un ensemble aussi homogène que mémorable, se tourner vers la suite donne des frissons et laisse
imaginer – encore ! – le meilleur. On voit en effet à peu près ce que peuvent donner les deux épisodes à venir, « 316 » (le retour des Oceanic Six) et « The life
and death of Jeremy Bentham »
(pas besoin de faire un dessin). Mais après, c’est le flou total. Et nous n’aurons même pas encore atteint la mi-saison !!

Les commentaires sont fermés.