• Tamara Drewe, de Stephen Frears (Angleterre, 2010)

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Où ?

Au MK2 Quai de Loire

Quand ?

Samedi après-midi, à 17h30

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

 

Tamara Drewe ne procure rien de plus que le plaisir de se faire raconter une savoureuse histoire, bien menée et bien interprétée. C’est à la fois peu (on n’a pas affaire
au film de l’année, loin de là), et amplement satisfaisant – on n’en demande finalement pas plus au cinéma, même si on apprécie bien sûr toujours quand il nous offre plus. Le titre de
Tamara Drewe reprend le nom d’une de ses protagonistes, mais l’histoire relatée est celle d’un groupe plus que d’un individu. C’est pour cela qu’elle met du temps à se
mettre complètement en place ; le temps que tous les participants aient été introduits et lancés dans l’action. Dans un village de la campagne anglaise, de ceux que l’on présente en disant
qu’il « ne s’y passe rien », se retrouvent présents au même moment un couple tenant une résidence pour écrivains, leur jardinier, un de leurs hôtes, une journaliste (Tamara Drewe)
originaire du village et revenant habiter la maison voisine qui appartenait à sa mère, le batteur d’un groupe de rock à la mode donnant un concert dans les environs, son chien, deux adolescentes
désœuvrées, et encore quelques autres plus secondaires.

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Les rapports professionnels (un peu) et les envies sexuelles (beaucoup) des uns et des autres vont tisser au sein de cette communauté improvisée un réseau inextricable de relations plus ou moins
plaisantes et plus ou moins affichées au grand jour. Et quand vous vous retrouvez en présence d’un tel nœud impossible à délier, il ne reste qu’une solution : couper dans le vif. Tuer
quelqu’un, en l’occurrence. Tamara Drewe est la reconstitution de la longue chaîne d’événements menant à un décès accidentel dont une demi-douzaine de personnes sont
partiellement responsables. C’est un film à « effet papillon » qui ne se présente pas comme tel, et c’est tant mieux vu que ceux qui le font finissent presque toujours par flancher sous
ce poids. Tamara Drewe est léger, aérien, aussi parce que Stephen Frears n’en fait ni un polar ni un portrait social au vitriol, deux catégories dans lesquelles il a
pourtant depuis longtemps fait ses preuves – The hit pour la première, Les liaisons dangereuses pour la seconde. Ici il refuse l’un comme
l’autre, car son jugement sur les personnages est un non-lieu général. Il peut ainsi profiter et nous faire profiter au maximum du plaisir de la rencontre avec chacun d’entre eux et l’univers
qu’il apporte au film. Lequel se transforme en pochette-surprise dont l’on ne sait ce qu’elle réserve à chaque fois que l’on y plonge la main, sinon que ce sera plaisant.

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La manière dont la plus grande part du récit se structure à l’insu des adultes, par le fait des petits méfaits des deux ados, reflète bien ce principe de progression à l’aveugle, qui vaut donc
pour tout le monde de chaque côté de l’écran. Et le décès final n’en est pas l’aboutissement, mais une joyeuse (après tout, il y a un troupeau de vaches affolées impliqué) découverte parmi
d’autres.

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