• Sweeney Todd, de Tim Burton (USA, 2007)

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Où ?

 

Au Max Linder, bien moins rempli que ce que j’imaginais

 

Quand ?

 

Jeudi soir, le lendemain de la sortie

 


Avec qui ?

2 copains de lycée, sur le point de résilier leur carte UGC illimité. Au moins ils auront découvert le Max Linder avant, et accepteront du coup peut-être d’y retourner même en payant ;-)

 


Et alors ?

 

Pour faire court, on peut dire que Sweeney Todd est un très mauvais film, avec les toujours remarquables Johnny Depp et Helena Bonham Carter dedans. Cette adaptation
d’un spectacle musical créé à Broadway échoue à convaincre sur tous ses aspects, très éclectiques. Les numéros chantés manquent de souffle, de folie, et sont globalement très ordinaires dans
leurs arrangements, chorégraphies et mises en scène. Peu à l’aise avec la comédie musicale, Burton l’est aussi avec le numérique : les décors et toiles de fond réalisés de la sorte sentent
le fait à la va-vite, entre leur aspect semblable à tant d’autres films et leur intégration ratée aux décors « en dur » du film.

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Enfin, la trame horrifique – Sweeney Todd, barbier transformé en serial-killer par sa haine et sa soif de vengeance après la mort de sa femme, égorge ses clients puis les expédie au sous-sol
grâce à un fauteuil modifié par ses soins – est beaucoup trop mal équilibrée, avec une réalisation des méfaits bâclée en un temps ridicule par rapport à la longueur de la phase de progression du
personnage principal vers cet état. Plus généralement, c’est tout le scénario de Sweeney Todd qui est branlant, agglomération difforme de plusieurs parties qui ne
dialoguent presque pas entre elles et se piquent l’une après l’autre le rôle d’enjeu principal du récit : sauver la fille de Sweeney, tuer les méchants, trouver un moyen de se débarrasser
des victimes du barbier fou… Tout cela est agencé sans conviction, sans fil directeur, bref sans implication palpable de la part du cinéaste.

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Le corps du film étant ainsi vicié, ce sont les greffes improbables qui y sont apposées qui en font le seul intérêt. L’avalanche de sang – les gorges tranchées le sont plein cadre, sans coupe –
et de misanthropie (la place dévolue aux enfants est particulièrement provoc) qui s’abat sur Sweeney Todd du début à la fin est décapante au vu du cadre hollywoodien du
projet, et génère de vrais moments de malaise tragique et baroque. Dans les rôles principaux, Johnny Depp et Helena Bonham Carter excellent dans ce qu’ils savent faire le mieux. Lui est ailleurs,
perdu dans un autre film ou un autre univers, comme aux meilleurs moments du premier Pirates des caraïbes ou de Charlie et la chocolaterie.
Elle donne son ambiguïté habituelle et géniale à son personnage, mélange schizophrène d’adolescente amoureuse transie et de vieille fille acariâtre et sans pitié. Les plans où ils sont tous les
2, grimés comme des morts-vivants, collés à la vitre de leur boutique pour vomir leur haine des passants sont les plus puissants du film. Ils sont aussi à double tranchant pour Burton, en
montrant un réalisateur qui enferme les produits de son imagination dérangeante à l’écart du monde, pour atténuer leur capacité de nuisance.

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