• [REC], de Jaume Balaguero et Paco Plaza (Espagne, 2008)

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Où ?
A l’UGC Odéon, dans une petite salle bien remplie (le buzz, y a que ça de vrai !)

Quand ?
Lundi soir

Avec qui ?
Mon frère, sur un coup de tête, pendant que ma femme allait voir 27 robes (autre film d’horreur, si l’on en croit ses dires)

Et alors ?

Qu’il est difficile d’arriver deuxième ! [REC] et Cloverfield ont beau avoir
été conçus et tournés à peu près en même temps, c’est bel et bien ce dernier qui s’est imprimé le premier sur nos rétines, y laissant sa marque indélébile. Et bien qu’étant une réussite tout à
fait honnête et efficace, [REC] supporte assez mal une comparaison qui fait ressortir ses défauts. Ceux-ci tournent tous autour d’un même point, l’incapacité des 2 réalisateurs,
Balaguero et Plaza, à faire du principe de la caméra subjective plus qu’un simple gadget générateur de sensations – très – fortes. 2 exemples de cette faiblesse : s’être crus obligé de
justifier la présence d’une caméra par la réalisation d’un reportage TV sur une brigade de pompiers ; et enfermer une fois pour toutes les victimes en sursis dans un espace confiné
(l’immeuble où les pompiers sont appelés pour maîtriser une femme apparemment en proie à une crise d’hystérie), là où Cloverfield profitait de la liberté totale offerte par son
concept pour transformer l’ensemble de Manhattan en terrain de jeu de massacre.

Une fois ces réserves posées, il n’est pas pour autant question de nier le plaisir coupable pris devant [REC]. 2 longs segments du film sont particulièrement remarquables, par
leur rythme et la puissance de leurs effets horrifiques en tous genres (gore, sursauts immédiats ou à retardement) : les 1ers assauts à l’arrivée des pompiers, et surtout la longue fuite
désespérée à travers les étages et les appartements des survivants, qui tombent comme des mouches. Au cours de ce second morceau de bravoure, [REC] prend réellement son envol et
fournit son lot de grosses suées et de montées d’adrénaline. Balaguero et Plaza utilisent les voies ouvertes par la caméra subjective pour offrir une superbe et officieuse adaptation de
Resident evil. Jeux sur l’ombre et la lumière, fragilité de la vision (la caméra peut à tout moment être bousculée, détériorée), théorie du complot en arrière-plan qui est surtout là
pour faire monter la paranoïa et donc le stress, peur de ce qui se cache potentiellement derrière chaque porte ou coin de couloir ; tout cela donne une immersion dans l’action de celui qui
est devant l’écran aussi totale que dans ce monument du jeu vidéo.

Malin et dense comme il faut pendant 1h10, [REC] se prend malheureusement les pieds dans le tapis dans sa dernière séquence. A force de compliquer la tâche de leurs héros,
Balaguero et Plaza les rendent complètement impuissants à échapper à la dernière menace qu’ils rencontrent (le boss de fin, en quelque sorte) ; toute tension s’échappe du coup de ce
qui devrait être le climax, et qui n’est plus qu’une mise à mort sans combat. Dommage, [REC] méritait mieux, et la place existe maintenant pour les suivants pour faire
mieux dans ce nouveau genre mineur mais plaisant, le survival subjectif en vase clos.

 

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