• Les liens du sang, de Jacques Maillot (France, 2008)

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Où ?

 

Au ciné-cité les Halles

 

Quand ?

 

Jeudi soir

 


Avec qui ?

Mon compère d’UGC, qui devait finir sa carte 5 places. Et une salle remplie, mais aux réactions parfois étranges (des éclats de rire sur des scènes pas du tout comiques, dans un film de toute façon
très peu comique dans l’ensemble)

 


Et alors ?

 

Voilà un polar honnête, sans prétentions démesurées mais sans absence de prétentions non plus. Une 1ère séquence de poursuite en voiture et d’arrestation pose d’entrée les atouts du film sur la
table : une atmosphère d’époque (Lyon puis Annecy à la fin des années 70) très réussie et un jeu d’acteurs sérieux et convaincant. Pour la 1ère, la lumière aux teintes jaune-ocre, le grain marqué
de la pellicule, le soin méticuleux apporté aux décors, costumes et accessoires font d’autant plus plaisir que les films français dotés d’une ambition visuelle dépassant l’horizon du téléfilm se
font hélas de plus en plus rares. Pour le second, si Guillaume Canet s’impose immédiatement avec un rôle enfin de composition, mature et contrarié, le trio d’actrices Clotilde Hesme, Marie
Denarnaud, Carole Franck bonifie des seconds rôles féminins émouvants et dotés d’une réelle présence ; et même la performance de François Cluzet, qui semble en faire des tonnes au départ, se
justifie à mesure que le récit avance et que son personnage se replie sur son propre stéréotype.

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Les liens du sang décrit un monde dirigé par un déterminisme social sans appel : les truands restent des truands, les flics restent des flics, aucune connexion
constructive n’est possible. Le thème n’est pas nouveau, et c’est sa mise en œuvre qui impressionne. Le fatalisme du film ne souffre d’aucun relâchement ou chute d’intensité, de sorte que le
destin parallèle des 2 frères flic et truand – tissé de fort belle manière par le scénario, voir la façon dont leurs compagnes respectives deviennent progressivement des versions à quelques
années d’écart de la même personne à la vie ruinée – ne semble jamais devoir les mener ailleurs que dans le mur. Le film maintient de ce fait une pression permanente qui se prolonge jusque dans
la mise en scène (c’est en permanence une sensation d’enfermement qui transpire du cadre et des fondus au noir concluant la plupart des scènes) et se cristallise à intervalles réguliers en accès
de violence sèche. Sans être parfait – quelques longueurs, et des enchaînements de script pas toujours convaincants – ni follement original (l’influence de films comme The yards, Heat et autres polars est par
moments transparente), mais sans non plus viser l’esbroufe ou la complicité forcée du public, Les liens du sang est suffisamment solide et accompli pour mériter qu’on le
recommande.

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