• La légende de Beowulf, de Robert Zemeckis (USA, 2007)

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Où ?
A l’Orient-Express, dans l’une des 2 salles situées juste au-dessus des quais du RER (parfait pour les basses)


Quand ?

Mardi soir


Avec qui ?

Mon collègue d’UGC


Et alors ?

Le passage éclair et en catimini de La légende de Beowulf dans les salles françaises (après 3 semaines d’exploitation, il ne passe plus que sur 80 écrans, une misère) montre à quel point le genre des films en images de synthèse est à un tournant. La curiosité initiale face à cette nouveauté a bel et bien disparu, et ceux, tels Robert Zemeckis ici (déjà réalisateur il y a 2 ans du Pôle Express), qui veulent généraliser cette manière de faire vont devoir retrousser leurs manches pour échapper à la ghettoïsation de la simple bravoure technique – qui est déjà en train d’avaler tout cru la catégorie des films pour enfants en images de synthèse, dont le niveau des scénarios et des ambitions décroît à mesure que la technologie s’améliore (cf. le dernier bastion Pixar, en train de tomber comme les autres).

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Alors même que ses bases sont à la fois solides – un conte celte mythique datant du 11è siècle, astucieusement remis à jour par un duo de scénaristes de rêve, Roger Avary et Nail Gaiman – et propices à l’application des images de synthèse (avec des démons et des combats homériques en pagaille), La légende de Beowulf est constamment parasité par la volonté d’épater la galerie. Zemeckis surexploite son concept au lieu de simplement l’exploiter, et rares sont les scènes à ne pas avoir leur plan et/ou mouvement de caméra impossible à réaliser en prises de vue réelles : ici un travelling arrière sur plusieurs dizaines de kilomètres, là une « caméra » au coeur du combat et recouverte de sang. Le problème, c’est que ces artifices sont loin d’être tous nécessaires, et que l’on a trop souvent le sentiment d’assister à une démo technique plutôt qu’à un long-métrage (un piège que jusqu’à maintenant, seul le sous-estimé Final Fantasy, les créatures de l’esprit est parvenu à éviter).

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On aimerait pourtant se laisser emporter et être optimiste, car le film ouvre des pistes pleines de promesses. La furie du premier démon, Grentel, est époustouflante ; les progrès de la technologie sont tels que des scènes de dialogues chargés d’émotions complexes fonctionnent très bien ; et enfin, cette Légende de Beowulf est d’une perversité improbable pour un film de cette envergure. Les images de synthèse ne tombent apparemment pas (encore) sous le coup de la censure, au vu de l’exposition frontale (pas de coupe, pas de hors champ in extremis) donnée à des passages aussi gore que des énucléations en série ou le broyage à mains nues d’une tête ou d’un coeur. La violence est exposée sans fard, le sexe aussi : on n’oubliera pas de si tôt le lent mouvement de caméra dévoilant de la tête aux pieds le personnage en tenue d’Ève, de face, auquel Angelina Jolie prête sa voix et son visage. Pour ce qui est du corps… il faudrait demander à Brad Pitt.

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