• Lady Yakuza : le retour d’Oryu, de Tai Kato (Japon, 1970)

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vlcsnap-82460Où ?

A la maison, en DVD zone 2 récupéré gratuitement chez une amie de MaFemme qui l’avait elle-même récupéré gratuitement comme cadeau de Libé

Quand ?

Le week-end dernier

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

 

C’est par un hasard certain que je me suis retrouvé à visionner ce sixième des huit épisodes de la série des Lady Yakuza, sans avoir vu la moindre minute des autres films. Cette
virginité ne m’a pas paru poser de réel souci dans la compréhension de l’intrigue et des personnages – si j’en crois l’exemple donné par ce Retour d’Oryu chaque volet fonctionne
indépendamment, exception faite de quelques clins d’œil tel ce rôle secondaire qui surgit de manière furtive à vingt minutes de la fin, et que l’héroïne semble très bien connaître contrairement à
moi. L’intrigue, puisqu’on en est là, ne compte pas parmi les points forts du film. Sa répétitivité – tous les quarts d’heure, comme dans Minus et Cortex, un chef yakuza méchant lance à
la cantonade qu’il a un plan pour dépouiller un chef yakuza gentil et rival de son théâtre – et sa torpeur – seules quelques escarmouches vite interrompues remplissent le film avant le combat
final ; comme un film X qui ne deviendrait pornographique que dans sa dernière scène et ne montrerait que quelques coins de seins et de fesses avant cela – en feraient même un sérieux boulet.
Heureusement, Le retour d’Oryu est un petit bijou de mise en scène, dont chaque plan est un régal pour la rétine de par sa composition. L’usage fait par Tai Kato du cinémascope et
de la profondeur de champ est une leçon de réalisation, et dynamise jusqu’à la plus quelconque des scènes en stimulant le spectateur à faire l’effort de saisir ce qui se trame dans chaque zone du
cadre.

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L’affrontement titanesque qui conclut le long-métrage vaut largement l’attente (sauf si, bien sûr, vous êtes du genre à vous projeter directement à ce moment-là de l’histoire). Tous les éléments
indispensables de ce sous-genre qu’est le final showdown sont de la partie. La durée : une dizaine de minutes. Le déséquilibre des forces en présence : deux contre un
régiment. Le lieu retenu : une grande tour, dont il faut gravir tous les étages avant d’obtenir d’affronter le boss. Et pour rendre l’ensemble réellement divin, il suffit de s’en remettre là
encore à la mise en scène de Kato, dont la science du plan qui marque et de la coupe qui accélère fait des merveilles. On est tenu en haleine du rez-de-chaussée au balcon du dernier étage ;
et Quentin Tarantino a dû l’être lui aussi à en croire le nombre d’angles de prise de vue et de détails factuels du Retour d’Oryu que l’on retrouve dans le chapitre 5 de Kill Bill.

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