• La chouette des chouettes : les chouettes de chouette

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Ou de son vrai nom Legend of the Guardians : the owls of Ga’Hoole (et en français : Le royaume de Ga’Hoole : la légende des gardiens). La marque principale que
ce film laissera dans l’histoire du cinéma sera à chercher du côté des quizz, puisqu’il s’agit de la réponse à une question particulièrement piège – quel long-métrage a bien pu réaliser Zack
Snyder après Watchmen, et avant ses
prochains big action movies à venir Sucker punch et Superman : Man of steel. [C’était aussi la seule chose vaguement intrigante – à
défaut d’intéressante – à regarder dans l’avion ; on ne peut pas avoir  The
social network
à tous les coups, comme c’était le cas à l’aller].

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Comme le titre de cet article l’indique, la particularité du film est d’avoir pour protagonistes des chouettes, au comportement mimant celui des humains : elles parlent, écrivent des livres,
font des blagues et des chansons, fabriquent des casques et des armes, forment des clans, se déclarent des guerres ayant des justifications d’ordre éthique. Mais voilà, quel que soit le bout par
lequel on prend le problème, cela reste toujours des chouettes. Et la qualité de leur rendu visuel, en 3D particulièrement détaillée, joue étrangement contre le film ; car ces chouettes sont
tellement crédibles en tant que telles qu’il en devient d’autant plus difficile d’accepter sérieusement leur « humanité ». On y parvient bien mieux devant un film d’animation en 2D, où,
plus sommairement dessinées, les créatures sont plus malléables au niveau de la personnalité.

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Ou alors, le souci vient de l’inadéquation entre les chouettes, interprètes en définitive peu expressifs, et le matériau – une énième resucée de la trame du Retour du
Jedi
, béquille inoxydable des scénaristes en mal d’inspiration et qui, chacun leur tour, entament un peu plus le capital sympathie du dernier épisode de Star wars. Ce récit
banal et indolent conforte la thèse affirmant que, si la raison officielle pour laquelle Snyder a réalisé ce film est de faire plaisir à ses enfants, fans de la saga littéraire d’origine (aux
quinze romans écrits en cinq ans !), sa motivation réelle est toute autre. Avec Legend of the Guardians, le cinéaste s’offre une récréation dans un genre où
personne ne va venir le harceler – on critique plus rarement les films d’animation pour leur réalisation que ce n’est le cas pour les films en prises de vue réelles. Snyder a ainsi tout loisir de
s’adonner à son plaisir coupable, sur lequel il doit se réfréner maintenant qu’il est un réalisateur (un peu plus) responsable, aux commandes de projets plus importants : les ralentis à tout
bout de champ, balayant toutes les durées et vitesses, dans les scènes d’action et de combat. Legend of the Guardians est une orgie de ralentis, ainsi que de la plupart
des autres effets du catalogue de la mise en scène « épique ». C’est 300 chez les chouettes, en plus démesuré encore grâce à l’aptitude de ces animaux à se
mouvoir librement dans les trois dimensions. Il faudrait être de mauvaise foi pour nier le caractère distrayant du spectacle, pour peu que l’on ne prête pas attention à l’intrigue qui lie entre
elles les séquences d’acrobaties aériennes. Mieux encore, on peut carrément couper le son, et simplement profiter de la beauté esthétique du film – l’animation est d’une remarquable fluidité, et
la photographie sublime tous les types de lumière (aube et crépuscule, nuit noire, brume…).

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