• Jeux de dupes, de George Clooney (USA, 2008)

Je like cet article sur les réseaux sociaux de l'internet!

Où ?
Aux 5 Caumartin, dans la 2è salle, moyennement remplie

Quand ?
Vendredi soir

Avec qui ?
Ma femme et mon compère de films de festivals (bientôt Cannes, d’ailleurs !)

Et alors ?

Après un honnête coup d’essai pour se faire la main (Confessions d’un homme dangereux) et un film-concept visant un peu trop les Oscars (Good night, good luck),
George Clooney réalisateur, qui lorgne de plus en plus vers la polyvalence d’un Howard Hawks, s’offre avec
Jeux de dupes une parenthèse comique. Mais, et c’est peut-être là sa limite, il est clairement conscient et d’arriver trop tard, et de ne pas jouer dans la même catégorie.
Jeux de dupes n’est donc qu’un simple travail de copiste ravi de s’amuser à faire comme les anciens (avec décors, lumière et musique adéquats), un pastiche qui ne renouvelle rien
à la différence du travail foisonnant d’un Tarantino.

L’autre souci pour Jeux de dupes, c’est qu’on voit mal comment il pourrait échapper au destin tragique qui frappe les uns après les autres les films situés dans le milieu du
football américain lorsqu’ils arrivent dans les salles françaises. De son affiche à son titre (qui nie toutes les significations possibles du titre d’origine, Leatherheads), tout dans sa
présentation est fade et rend indéfinissable l’œuvre vendue à force de ne pas vouloir dire que oui, il y a du football américain dedans. Pourtant, l’événement qui sert de toile de fond au
scénario – la professionnalisation express du football US dans les années 1920, alors qu’il était jusque là plongé dans l’amateurisme et l’indifférence – trouve des échos dans la situation
actuellement vécue par le rugby français, passé en quelques années des bastons générales devant un public clairsemé aux grandes messes à 80 000 personnes au Stade de France (une scène en tous
points équivalente à ce dernier phénomène se retrouve d’ailleurs dans Jeux de dupes).

Mais surtout, Jeux de dupes mérite d’être vu car il est particulièrement drôle. Clooney acteur s’est attribué un rôle taillé sur mesure pour son goût pour les mimiques improbables
et les haussements de sourcils absurdement sursignifiants. Le résultat est un joyeux mix entre James Stewart et Cary Grant dans leurs inénarrables comédies des années 30 et 40. Autour de Clooney,
les autres acteurs (Renée Zellweger, Jonathan Pryce, le prometteur John Krasinski) jouent avec bonheur la même note délirante, transformant Jeux de dupes en une bulle de
champagne, légère, éphémère, euphorisante. Rien de plus à dire ? Non, si ce n’est que l’on rigole tant et plus en compagnie de gens smart et de talent pendant presque 2 heures,
lesquelles passent comme une fleur.

Les commentaires sont fermés.