• Filatures, de Yau Nai-Hoi (Hong Kong, 2007)

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Où ?
Au ciné-cité les Halles, dans l’une des plus petites salles (60 places maxi).

 


Quand ?

 

Jeudi soir

 


Avec qui ?

Mon compère d’UGC, et une audience assez turbulente, différente du public que j’ai l’habitude de croiser pour des productions HK. Je serais curieux de savoir quelle source les a envoyés voir ce
film.

 


Et alors ?

 
 

Quelques jours avant la sortie tardive du film-concept Triangle de Johnnie To, Ringo Lam et Tsui Hark (ça fait depuis le dernier Festival de Cannes qu’on
l’attend), c’est un autre polar, beaucoup moins attendu, qui ouvre le bal des films de Hong Kong pour l’année 2008. Filatures (le titre original, Eye in the
sky
, est bien plus beau) est un nouveau produit de la Milky Way, la compagnie de Johnnie To. Ce n’est cette fois pas le maître, qui avait largement contribué à illuminer l’année écoulée
(Exilé, le diptyque Election qui passe
ces jours-ci sur Canal +), qui régale, mais l’un de ses collaborateurs, l’inconnu
Yau Nai-Hoi.


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Ce dernier s’en tire avec les honneurs. Filatures est un polar tendu, solide, sans fioritures (pour des personnages à la psychologie fouillée, ce n’est pas ici que
ça se passe) mais d’une efficacité totale. Le scénario est particulièrement ingénieux, bien que le démarrage classique et binaire ne le laisse pas présager : des braqueurs de bijouteries,
des flics à leur trousse, et une utilisation mécanique des techniques de filatures. On a même droit à une séquence de préparation d’équipe à la Cops qui donne quelques frayeurs quant à
la suite.

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Une brusque accélération au milieu du récit, doublée d’une concentration radicale des enjeux, ouvre sur une seconde partie où les idées excellentes de situations et de coups du sort fusent
de toutes parts, pour rendre jouissif le jeu du chat et de la souris entre les uns et les autres.
Yau Nai-Hoi se détache habilement de l’amoncellement de gadgets technologiques
clinquants pour faire la part belle à l’aspect humain – instinct, impulsions, erreurs de jugement rythment les retournements et nourrissent le suspense. En prime, le film alterne intelligemment
scènes d’action nerveuses et instants suspendus (le réalisateur a bien révisé son PTU, œuvre fondatrice du style To), et les acteurs sont parfaits. Surtout Simon Yam,
caméléon génial qui passe d’un salaud intégral et tiré à 4 épingles dans Election à un chef d’équipe bonne poire, bienveillant vis-à-vis de ses troupes et accoutré comme
l’as de pique ici. Le film est en quelque sorte à son image : discret, pas prétentieux, et pourtant très doué et efficace. Une belle réussite du genre, comme Hong Kong sait si bien nous en
offrir.

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