• Doux oiseau de jeunesse, de Richard Brooks (USA, 1962)

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Où ?

Sur mon PC portable, pendant le week-end à Toulouse, en DVD zone 2 offert par mon compère de films de festivals qui l’a acheté en double

Quand ?

Le week-end dernier

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

Doux oiseau de jeunesse n’est ni la meilleure, ni la moins bonne des nombreuses adaptations cinématographiques de pièces de Tennessee Williams. La colonne crédit du film est
principalement dominée par les qualités de maîtrise et d’inventivité dont fait preuve la mise en scène de Richard Brooks (aussi réalisateur de La chatte sur un toit brûlant, et de
De sang-froid d’après le livre de Truman Capote), laquelle mise en scène rend transparente l’origine théâtrale du texte – le point noir de nombreuses transpositions du théâtre au
cinéma. Dans la colonne débit, on trouve surtout les changements apportés par la censure, qui atténuent très fortement les drames subis par le couple de héros, et leur refile de force un
happy-end aussi improbable que nuisible à la logique d’ensemble du film.


Si je me fends de ces quelques lignes à propos de ce long-métrage, c’est non seulement parce que je l’ai vu mais aussi – surtout – pour signaler la prestation qu’y fournit feu Paul Newman, leader
remarquable d’un casting sans faute (Geraldine Page en ex-star déchue, Shirley Knight en promise virginale et angélique, et Ed Begley récompensé d’un Oscar pour son rôle de patriarche diabolique
effrayant et manipulateur). Alors au sommet de son sex-appeal (grands yeux bleus perçants, sourire ravageur), l’acteur n’hésite pas à jouer un rôle troublant car pas foncièrement éloigné de sa
propre image : séduisant et séducteur, qui compte bâtir une carrière sur ce don de la nature, mais aussi rongé intérieurement et extérieurement par des démons et des erreurs à même de briser
un charme que l’on voudrait maintenir coûte que coûte. Newman excelle dans les deux facettes de ce personnage ambivalent, et on trouve dans son interprétation les prémisses d’une icône
contemporaine qui elle aussi se plaît à fissurer son image, en la personne de Tom Cruise (par exemple dans Magnolia ou Vanilla sky).

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