• Didine, de Vincent Dietschy (France, 2007)

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Où ?

 

Au ciné-cité Bercy

 

Quand ?

 

Dimanche soir

 


Avec qui ?

 

Ma femme, et une copine à elle

 


Et alors ?

 

Didine est sorti juste avant la déferlante de grosses productions françaises que va lancer Astérix aux jeux olympiques et qui va semble-t-il se
prolonger jusqu’en mars si l’on en croit les innombrables bandes-annonces visibles sur les écrans. Mais le 2è film de Vincent Dietschy n’est peut-être pas sorti assez tôt : seulement une
semaine avant Astérix, et le même mercredi que les nouveaux Coen et Burton qui ont tiré toute la couverture médiatique à eux, il a toutes les chances de passer complètement inaperçu. Ce qui serait dommage, car sans être de nature à faire
sauter au plafond Didine se situe au-dessus de la moyenne de la catégorie « célibataire trentenaire » du cinéma français.

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Didine l’héroïne est donc célibataire – mais elle ne cherche pas le grand amour. D’une manière générale, elle ne sait pas trop ce qu’elle cherche, et sait un peu mieux ce dont elle ne veut
pas : être carriériste, courir après l’argent, la célébrité – ou l’amour, donc. Géraldine Pailhas est très à l’aise avec ce personnage lunaire et subtil, « adulescent » dans les
bons côtés (aspiration à de grandes choses) comme dans les mauvais (indécise, trouillarde quand il faut s’engager). Didine le film suit le parcours tranquille et sans
but apparent du personnage, et en tire un fourre-tout maîtrisé juste ce qu’il faut pour tenir la route. Ainsi, les à-côtés du scénario importent (et séduisent) plus que le vague flirt, aussi
inintéressant que le bellâtre qui en est la cible, qui sert de trame centrale. Qu’ils aient 2 scènes (les personnes âgées auxquelles Didine rend visite dans le cadre d’une association, les
bénévoles de cette association), 20 minutes (les proches de l’héroïne) ou 1h40 (Didine), tous les personnages bénéficient de dialogues et de situations faisant d’eux les membres attachants d’un
univers lui-même cohérent et plaisant car non aseptisé.

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Dans Didine, on a des opinions politiques – l’ancienne militante communiste –, on fume et on boit – le meilleur ami de Didine, joué par l’excellente surprise Benjamin
Biolay –, on n’hésite pas à dire le mal qu’on pense des gens ou à parler franchement de la vieillesse et du sexe lorsque de tels sujets débarquent par hasard dans la conversation. Cette envie de
capter des tranches de vie non retouchées se retrouve dans les décors qui sont remplis de journaux, vêtements, peluches, tableaux et autres objets laissés en vrac. Le seul appartement
parfaitement ordonné et meublé est celui de Muriel, la plus proche amie de Didine (la comique Julie Ferrier, elle aussi très bonne pour ses débuts à l’écran), un personnage que le réalisateur est
loin de porter dans son cœur, entre matérialisme décomplexé et tentatives de suicide. L’appartement en lui-même est d’ailleurs le siège d’une scène de dîner oppressante jusqu’au malaise.

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Ajoutons encore – ça a son importance ! – que la tonalité comique donnée au film est très réussie, à base de quiproquos et d’exagérations de traits de caractère joliment tournés plutôt que
de rires faciles et immédiats. Par contre, la niaiserie et la laideur esthétique de l’épilogue sont tellement éloignées du reste du film que son irruption en est choquante, et conclut
Didine sur une bien mauvaise note. Mais ce qui a précédé est si réussi, original et intelligent que l’on peut bien fermer les yeux sur ces 30 dernières secondes.

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