• Alien la résurrection (de Jean-Pierre Jeunet, 1997), 10 ans après

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Où ?
En DVD zone 2 (la version rallongée sortie récemment dans le coffret 9 DVD consacré à la saga), sur le home-cinema d’un copain

 


Quand ?

 

Hier soir

 


Avec qui ?

 

Le copain propriétaire du home-cinema (quelle logique ^^)

 


Et alors ?

 
 

Je ne me souviens pas avoir revu ce 4è (et pour le moment dernier) volet des Alien depuis au mieux 1999, date de la sortie du film en vidéo, et au pire fin 1997,
date de la sortie en salles. Cela fait donc presque 10 ans, et la curiosité de voir comment le film le plus discret de la série a vieilli était au rang des motivations qui m’ont poussé à le
choisir lorsque mon pote m’a proposé de regarder un Alien. Ça, et le fait qu’à l’opposé je connais les trois premiers par cœur ou presque.


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Dans l’ensemble, Alien la résurrection se revoit très bien. Jean-Pierre Jeunet (avec seulement 2 films au compteur à l’époque, et aucun en solo sans Caro) réussit
à renouveler la saga en la modelant à son goût, comme l’ont fait avant lui Cameron et Fincher. On peut au passage déceler dans la réussite protéiforme de la série la malléabilité en même temps
que la puissance intrinsèque du concept originellement porté par Ridley Scott, qui ont fait le bonheur des 3 cinéastes tellement différents lui ayant succédé. Pour Jeunet, le bonheur c’est d’être
entouré de complices fidèles derrière (Darius Khondji à la lumière, Hervé Schneid au montage, Pitof aux effets spéciaux) et devant (Ron Perlman, lancé à Hollywood par ce film ; Dominique
Pinon, qui vole la vedette à tous ceux qui s’approchent trop près) la caméra, et d’instaurer en leur compagnie une distanciation ironique maîtrisée. Personnages hauts en couleurs et courtes
focales déformantes peuplent ainsi un univers en vase clos, labyrinthique et suintant (proche en cela de Delicatessen et La cité des enfants
perdus
), où le décor prend une part active dans la progression du récit, en particulier dans la course-poursuite géante et menée tambour battant par Jeunet qui constitue la 2è
moitié du métrage.

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Tout ceci ne serait que récréatif et emballant sans les efforts du scénario pour étoffer de belle manière le film à la marge. Sous-évalué au moment de la sortie en salles, quand beaucoup de
gens avaient alors raillé le « stratagème » – le clonage – employé pour faire revenir Ripley d’entre les morts, le script prend une toute autre force avec les progrès faits depuis la
fin du siècle dernier dans le domaine de la génétique. Une telle ouverture de film, surtout quand elle se double d’une séquence aussi repoussante que celle des clones ratés, ne fait maintenant
plus du tout rigoler. La suite fait de la science-fiction faussement modeste mais réellement efficace. Comme dans Blade runner ou Brazil,
l’histoire modeste qui nous est racontée (peu de personnages, unité de lieu et de temps) ouvre au détour de détails visuels et de dialogues sonnant très juste une multitude de portes sur un monde
bien plus complexe. Un monde où l’économique a pris le pas sur le politique, où le désenchantement et l’individualisme se sont généralisés, où les espèces les plus solidaires et volontaires sont
devenues les aliens et les cyborgs. Ce théâtre miniature d’une humanité futuriste nous ressemble encore plus aujourd’hui qu’il y a 10 ans.


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Ce laps de temps, associé à la fin alternative que l’on découvre dans cette version rallongée (la Terre que rejoignent les survivants est une vision d’horreur, invivable), retourne le sens
de la conclusion de Alien la résurrection : celle-ci ne semble plus être une ouverture vers un 5è film, mais un point final à l’expansion humaine au sein de
l’univers.


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Avant cet épilogue, il y a quand même un combat final particulièrement naze (je ne trouve pas d’autres mots) et qu’il est malheureusement impossible de passer sous silence. La créature est
à moitié finie, la mise en place est inepte, la plupart des plans ne sont pas raccord. L’ensemble a dû être écrit et tourné en 3 jours en catastrophe à la fin du tournage. C’en est presque drôle
!

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