• « Before Gossip Girl, there was Edith Wharton »

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Où ?

A la maison, en streaming en jonglant entre les sites

 

Quand ?

Lundi soir

 

Avec qui ?

Ma femme

 

Et alors ?

 



Lentement mais sûrement, nous approchons de la conclusion de la longue
saison 2 de Gossip Girl. 25 épisodes, contre 18 pour la première année, c’est beaucoup trop pour une série construite sur le modèle de quarante minutes par épisode. Tout le monde
le sait, et les exemples à charge sont nombreux ; mais les chaînes de télévision américaines n’en abandonnent pas pour autant leur manie d’extraire jusqu’à la dernière goutte de leurs
produits phares, privilégiant la quantité (des recettes publicitaires) à la qualité (du récit). Après un démarrage en fanfare, cette deuxième saison a ainsi tangué entre idées fortes – la mort de Bart Bass et ses
conséquences – et intrigues recyclées jusqu’à plus-soif – qui ira et qui n’ira pas à Yale -, entre approfondissement des héros (la fugue de Jenny) et apparition-disparition en deux ou trois
épisodes de personnages kleenex créés dans un but de remplissage.

 

Quand soudain, un épisode vient vous rappeler pourquoi vous adorez cette série. Le n°18 de la saison 2, « The age of dissonance », repose sur un concept en or :
faire interpréter aux élèves du lycée Constance/St. Jude une adaptation du roman The age of innocence de Edith Wharton, et jouer de toutes les passerelles et mises en abyme qu’un tel
point de départ porte en soi, dans le sillage d’une voix-off inaugurale (dont j’ai utilisé la première phrase comme titre de cet article) qui donne le ton. En un sens, cette idée d’épisode peut
sembler commode, voire paresseuse, en se contentant de revenir boucler la boucle – les intrigues de cœur et les alliances conspiratrices à géométrie variable des membres de la upper
class
new-yorkaise vus par Wharton ayant été l’une des principales inspirations de la romancière Cecily von Ziegesar, dont les romans Gossip girl ont donné naissance à la série TV.
Mais au fond de cette potentielle impasse, les scénaristes de la série trouvent une porte qui ouvre sur tout un monde de références culturelles dans lesquelles piocher pour booster l’épisode. Les
deux principales étant Cyrano de Bergerac, remis au goût du jour dans une séquence de séduction assistée par téléphone portable et oreillette (tout comme The age of innocence
est propulsé par la série à l’ère des blogs et des jets privés) ; et une lignée entière de récits de maîtres-chanteurs et de corbeaux – comme Le corbeau, par exemple. En plus
d’être extrêmement palpitant, ce fil rouge de l’épisode offre une sortie par la grande porte à un énième de ces personnages kleenex traités en-deçà de leur potentiel : la jeune et séduisante
Rachel, professeur de littérature anglaise classique qui aura déclenché un sacré bazar dans le monde hautement codifié de l’Upper East Side.

En espérant que la fin de la saison soit à la hauteur de cet épisode (et ne soit pas trop parasitée par le lancement du spin-off consacré à la jeunesse des adultes…) :
xoxo ! Gossip girl.

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