• Very bad trip, de Todd Phillips (USA, 2009)

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Où ?

A la maison

Quand ?

Le week-end dernier

Avec qui ?

MaFemme, qui l’avait déjà vu au cinéma, pour les 45 première minutes ; puis seul, une fois qu’elle en a eu assez de revivre la même – mauvaise – expérience que lors de ce premier visionnage

Et alors ?

Avec la sortie imminente du deuxième volet, à l’affiche inattendue (car semblant tirer le film vers des terres plus sombres et ambiguës que la comédie potache de catastrophes en série), il était temps que je vois ce succès aussi inattendu que massif de l’été 2009. En plus, deux des trois acteurs principaux ont depuis intégré la liste des comiques qui me font énormément rire : Zack Galifianakis, évidemment (dans la sitcom Bored to death, également dans The dinner), mais aussi Ed Helms, brillant semaine après semaine dans The office. Le hic, c’est que de bons comédiens ne peuvent à eux seuls faire une bonne comédie. Il leur faut du contenu à manipuler, or de contenu Very bad trip en manque singulièrement. S’il y a bien un fil directeur qui traverse le film de part en part, c’est bien cette manière quasiment pathologique de ne rien développer ou approfondir ; les personnages épais comme une feuille de papier, les péripéties qui ne débouchent sur rien, et jusqu’au déroulement de l’intrigue composée au petit bonheur la chance par assemblage de blocs sans lien les uns avec les autres.

Il serait illusoire de chercher dans cette disposition d’ensemble un quelconque geste artistique, du genre écriture automatique ou culte de l’instantanéité. Cette accumulation de propositions avortées est plus prosaïquement le fait de la paresse intellectuelle et de l’absence d’ambition de gens dont le film laisse supposer qu’ils ne sont pas réellement incompétents. Ainsi, la mise en scène de Todd Phillips se place en discordance avec l’ordinaire de la comédie américaine, par ses choix de cadrages très larges qui compriment les personnages dans les plans, et par sa décision de nous montrer plus souvent l’envers sinistre du décor de Las Vegas, motels miteux et abords désertiques de la ville, que sa vitrine rutilante, casinos et hôtels de luxe. Par ailleurs, on voit apparaître de vrais bons gags, inspirés et mordants, ici et là dans Very bad trip – avec le bébé abandonné, ou les flics dont les héros ont volé la voiture. Mais comme tout le reste, ils ne sont pas le moins du monde perpétués, montés en épingle. Surtout, ils sont noyés dans une masse bien plus abondante de blagues terriblement communes, déjà vues un si grand nombre de fois qu’elles en ont perdu toute saveur. Elles ne provoquent qu’ennui et désaffection… accompagnés d’un soupçon d’agacement car ce genre de mollesse dont les auteurs du film font preuve fait inévitablement glisser l’humour vers les eaux stagnantes et déplaisantes de la misogynie, de la xénophobie, de l’homophobie – ces deux derniers aspects étant combinés pour donner naissance à l’insupportable « personnage » du mafieux chinois gay option La cage aux folles. Ces sources de blagues navrantes dont on se passerait volontiers sont malheureusement intarissables, et universelles : de ce côté-ci de l’Atlantique, Bienvenue chez les ch’tis s’y abreuvait avec autant de complaisance pour élaborer son propre triomphe record.

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