• Die Hard 5 : belle journée pour mourir, de John Moore (USA, 2013)

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Où ?

Au ciné-cité les Halles, dans une des trois grandes salles

Quand ?

Dimanche matin, à 11h

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

Un quart de siècle pour cinq épisodes : la série des Die Hard est loin du rythme de stakhanoviste des franchises planches à billets modernes façon Harry Potter, Twilight ou même Le Seigneur des Anneaux + Bilbo, qui une fois finie aura généré deux fois plus d’heures de film en deux fois moins d’années que les aventures de John McClane. Ces dernières ne relèvent en même temps pas réellement de la « saga » au sens habituel. Plus d’une décennie de sommeil s’est écoulée entre Une journée en enfer et Die Hard 4.0, et celui-ci comme le cinquième volet n’ont de continuité avec les trois premiers que par les noms, du film et du héros. Les appellations Die Hard et John McClane y sont des autocollants apposés sur l’emballage de produits n’ayant rien conservé de la saveur et du bouquet d’origine. La manœuvre relève du pur opportunisme commercial, visant à attirer plus de monde dans les salles que si le même film était présenté sous une dénomination originale et inconnue – et ça marche, à merveille.

La rupture essentielle entre les trois véritables Die Hard et les deux contrefaçons tient à l’identité des metteurs en scène aux commandes. John McTiernan le génie et Renny Harlin le solide artisan ont laissé la place aux faiseurs de bouses Len Wiseman (Underworld) et John Moore (En territoire ennemi). Dans le Die Hard 5 commis par le dernier nommé, une heure durant le désastre est total – mise en scène de misère, montage illisible, scénario famélique où chaque moment calme est occupé par des dialogues bâclés usant jusqu’à la corde l’unique thème pseudo-comique du rapport père-fils. Le film a alors comme seul argument à faire valoir son argent, ostensiblement étalé à l’écran au travers de la masse de voitures défoncées et de décors explosés. Pour une fois ce n’est pas la chair mais la tôle qui est triste.

Et puis, à l’attaque du dernier acte, l’impensable se produit. Toute la médiocrité accumulée, jusqu’au malaise, entre en fusion non contrôlée et transforme le film en nanar radioactif à partir du moment où le cirque quitte Moscou pour… Tchernobyl. Mais un Tchernobyl de pacotille, que l’on rejoint en voiture en deux-trois heures malgré les mille kilomètres à parcourir, et qui ressemble aussi peu à une centrale nucléaire que moi à Barack Obama. À l’intérieur la radioactivité est concentrée dans une unique salle, et même là pas de panique : on peut la faire disparaître en un clin d’œil grâce à la vaporisation du « composé 27-4 ». Et ainsi s’en donner ensuite à cœur-joie dans les fusillades, les lancers de grenade, les crashs d’hélicoptère dans tous les coins du site. Die Hard 5 franchit allègrement le seuil de l’irresponsabilité en sautant à pieds joints dans le grand n’importe quoi, de plus en plus aberrant et idiot. Il devient enfin divertissant (mieux vaut tard que jamais), bien que n’ayant toujours aucun talent.

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