• Crime d’état, de Pierre Aknine (France, 2013)

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Où ?

À la maison, sur le service de catch-up tv de France Télévisions (pluzz.francetv.fr)

Quand ?

Samedi soir (le film a été diffusé sur France 3 le mardi précédent)

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

Je m’y suis malheureusement pris un peu tardivement pour regarder Crime d’état (parce que je n’en attendais pas grand-chose). En conséquence de quoi, je mets ce texte en ligne alors que le film est en passe d’être retiré du site de rattrapage gratuit de France tv (mais il doit sûrement exister des moyens de le trouver en VoD payante). Crime d’état est un exemple rare, trop rare, de téléfilm français au-dessus de tout reproche – quelques semaines après une autre belle réussite, celle de la série Les revenants, cela donne à la période en cours des airs de parenthèse enchantée dont on espère qu’elle va durer avant de se refermer. Crime d’état a un sujet clair, le décès en 1979 de Robert Boulin, alors Ministre en exercice (du Travail et de la Participation) au sein du gouvernement français, et une position tranchée sur ce sujet : Robert Boulin ne s’est pas suicidé, ainsi que l’affirme la version officielle, mais il a été assassiné, pour des raisons et par des réseaux politiques.

Mené au pas de charge, exploitant à la perfection sa durée resserrée d’une heure et demie (pas une minute de gâchée, pas une scène s’égarant en chemin), Crime d’état est tout entier tendu vers l’atteinte de son objectif. Avec le sérieux d’une enquête journalistique, la froide détermination de la justice à rendre, et une couche légère – et bien exécutée – de dramatisation cinématographique, le film expose les pièces du puzzle criminel et politique de l’affaire Boulin. Il résout la quadrature du cercle en se montrant haletant sans minimiser la gravité du drame, et lisible sans rien lâcher sur la complexité du dossier. Son courage est remarquable : Chirac, Pasqua sont nommément accusés, de méfaits toujours actuels (le financement illicite des partis politiques) et de méthodes effrayantes (le recours à une milice dévouée pour éliminer les gêneurs). Cette force n’est pour autant jamais brandie avec vantardise, comme une fin en soi dont le but premier serait la récolte d’éloges. Crime d’état est intègre, mû par un souci de vérité et de justice qui rejaillit sur toutes ses parties. Ainsi ses interprètes, François Berléand et Philippe Torreton en tête, ne sont jamais pris à cabotiner ou tirer la couverture à soi. Ils mettent leur talent au service du film, de son histoire.

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