• Teeth, de Mitchell Lichtenstein (USA, 2007)

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Où ?
Au MK2 Quai de Loire, notre nouveau cinéma le plus proche

Quand ?
Le mercredi de la sortie, à 22h

Avec qui ?
Ma femme, et une salle plutôt pleine malgré la bizarrerie du sujet (une belle réussite de buzz)

Et alors ?

A contre-courant de l’évolution actuelle (loin d’être regrettable) qui veut que les films d’horreur s’ouvrent à un public plus large en se mélangeant de manière plus ou moins marquée avec
d’autres genres ou influences, Teeth joue la carte du retour aux sources, avec une fidélité totale aux recettes des glorieuses années 70. Pas sûr que le film ne s’adresse pour
autant qu’à un public restreint de connaisseurs réfractaires au changement ; les succès dans les festivals à la mode (prix d’interprétation à Sundance, prix du jury à Gérardmer) et
au box-office (350 000 $ sur seulement 10 écrans ; ramené à une sortie de blockbuster, cela représente un honorable 100 millions) semblent en effet prouver le contraire.

Que cache Teeth derrière sa jolie tagline « Chaque rose a ses épines » ? L’histoire de Dawn (excellente Jess Weixler, quasi-débutante), qui a l’âge des
premiers câlins avec les garçons va découvrir que son vagin est doté de dents ; tandis que les dits garçons vont pour leur part se rendre compte de l’efficacité coupante de cette dentition.
Teeth démarre comme un slasher de la famille Halloween / Massacre à la tronçonneuse, avec un personnage adolescent monstrueux malgré lui
dont les déformations exacerbent les 2 facettes, bonne et mauvaise, des pulsions sexuelles de son âge. Plus tard, quand Dawn prend conscience qu’elle est en mesure de contrôler son immense
pouvoir sur les garçons, Teeth bifurque vers un autre genre typique des années 70 : le vigilante movie, ces longs-métrages de vengeance personnelle aussi jouissifs
que moralement douteux (ou peut-être jouissifs car moralement douteux).

Tous les ingrédients des pamphlets sociaux que sont – dans leur forme originelle – tant le slasher que le vigilante sont présents dans Teeth : milieu social
intermédiaire, voire légèrement défavorisé, personnages troubles (au contraire d’un affrontement entre gentils et méchants), charge violente contre l’hypocrite puritanisme américain, incapable
d’empêcher garçons et filles de vouloir voir de plus près ce qui se cache dans la culotte de l’autre. Et puis, comme dans tout bon film d’horreur d’exploitation, il y a au milieu de cette
ambiance délétère le mélange, générateur de plaisir coupable, fait d’érotisme et de scènes gore. Les 2 aspects sont très réussis. Le réalisateur Mitchell Lichtenstein donne une vraie sensualité
et crédibilité aux scènes de sexe quand elles se passent bien ; quant aux accès de violence, il n’hésite pas à les exagérer jusqu’à un grotesque salvateur qui fait rire plutôt que fuir à
chaque fois que des glands ou des doigts se font sectionner (la scène chez le gynécologue est particulièrement désopilante). Avec un tel respect de son cahier des charges, et une modestie de bon
aloi – 1h20 pour développer cette unique mais riche idée, c’est tout ce qu’il fallait -, Teeth est un bel exemple d’allégeance au genre horrifique, à découvrir.

Une réponse à “Teeth, de Mitchell Lichtenstein (USA, 2007)”

  1. Salut!
    J’ai vu ce film, assez « spécial » mais au final pas mal de sens caché…

    Tu devrais t’inscrire à la communauté du film : http://www.over-blog.com/com-1044236550/Teeth.html

    ça te donnerais plus de visibilité sur Overblog !!

    A+

    Céline