• Revoir Supergrave et mourir (de rire)

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Où ?
A la maison, sur le DVD zone 2 qui vient de sortir

Quand ?
Le week-end dernier

Avec qui ?
Ma femme

Et alors ?

Les suppléments qui accompagnent l’excellente comédie américaine Supergrave (dont une 1ère critique est disponible ici) sont des petits modules courts mais bons qui montrent que le film est au final très calme. Oui, très calme par
rapport à ce qu’il aurait pu être si tout le monde avait pleinement exprimé son potentiel comique absurdement dévastateur, à l’œuvre dans les improvisations visibles dans les scènes alternatives
et dans les documentaires sur le tournage. Bien leur en a pris : tout en étant déjà très drôle, Supergrave peut ainsi développer une histoire et des personnages crédibles,
touchants.

Car le meilleur bonus du DVD est finalement de pouvoir revoir le film en en connaissant le déroulement et le final. On se rend ainsi encore mieux compte des 2 thématiques dominantes : la nullité
de tous les modèles adultes proposés (les flics bien sûr, mais pas seulement : ils sont rejoints par les adultes croisés à une fête, les profs…), et l’homosexualité latente entre les 2 héros
Evan et Seth. Celle-ci crève désormais les yeux, tant les personnages ont plus l’air d’un vieux couple que de meilleurs amis d’enfance – engueulades sur le thème « pourquoi tu m’as caché ça
? », séparations fracassantes et retrouvailles mielleuses… Le récit en parallèle de leurs 1ères fois avortées avec des filles au cours de la même soirée est particulièrement intéressant à
regarder de ce point de vue, puisque les 2 garçons y vivent en définitive la même scène chacun dans un rôle différent (Seth le dragueur aux gros sabots, Evan l’hésitant qui repousse les avances).
Quant à la fin, elle paraît encore plus ouverte au 2è visionnage : Evan et Seth partent chacun avec une fille, mais leur dernier échange de regards et l’absence de contacts physiques avec
leurs copines peut laisser penser qu’ils ne vont en réalité pas se quitter. En poussant un peu, on peut du coup voir en Supergrave un des rares films mainstream à traiter
de l’homosexualité comme quelque chose de banal, d’intégré à la société.

Une autre bonne façon de revoir Supergrave est de lancer l’excellentissime commentaire audio de la joyeuse troupe formée par les 2 acteurs principaux (Jonah Hill et Michael Cera),
les 2 co-scénaristes (Seth Rogen et Evan Goldberg), le réalisateur Greg Mottola et le producteur / chef de bande Judd
Apatow
(accompagné de sa fille de 9 ans dont il couvre les yeux lors des passages les plus crus). Tous font preuve de réjouissantes capacités d’improvisation pour rebondir en direct et sans
arrêt sur les images du film ou des anecdotes du tournage, et en tirer des tirades et discussions hilarantes – pour eux ET pour nous, ce qui n’est pas toujours le cas dans ce genre de bonus. En
fait, le seul reproche possible est qu’ils sont tellement nombreux à parler et tellement inspirés qu’on peine parfois à ne pas perdre le fil de leurs délires. Une broutille, surtout que ce
commentaire mêle au rire une passionnante plongée dans les méandres de la censure américaine. Non seulement les intervenants pointent toutes les scènes ou répliques à avoir été coupées dans la
version diffusée là-bas en salles, mais ils expliquent en plus en détails les conditions parfois iniques à remplir pour tourner ces séquences et d’autres. Petit échantillon non exhaustif :

Problème : un acteur mineur ne doit pas être « forcé » à simuler l’acte sexuel

Solution : alterner des plans où il ne bouge pas et d’autres en vue subjective

Bonus : il ne doit pas non plus être « forcé » à voir sur le tournage les dessins de pénis utilisés dans l’une des scènes

Problème : à propos de ces dessins, AUCUN enfant ne doit risquer de les voir ; problématique, quand on sait que la scène en question se passe justement dans une salle de classe
d’école primaire

Solution : tout story-boarder dans les moindres détails

Bonus : pour le plan en vue subjective où une fille découvre un des dessins, utiliser les mains d’une vieille dame âgée de 90 ans

Une réponse à “Revoir Supergrave et mourir (de rire)”

  1. [...] du film, en compagnie de son complice de toujours Evan Goldberg. Les succès des hilarants Supergrave et Pineapple Express ont ouvert au duo les portes du niveau supérieur, celui où sont rangés [...]