• Kung-fu Panda 2, de Jennifer Yuh (USA, 2011)

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Où ?

Au MK2 Bibliothèque

Quand ?

Mercredi soir, à 22h30

Avec qui ?

MonFrère

Et alors ?

Sorti il y a trois étés, Kung-fu Panda avait causé un mini tremblement de terre dans l’univers hollywoodien impitoyable du dessin animé nouvelle génération. Pour la première fois, un autre studio (l’autoproclamé concurrent numéro 1 Dreamworks) se hissait presque à la hauteur de Pixar et égratignait le monopole de ces derniers sur les longs-métrages d’animation suffisamment réussis pour être considérés comme de bons films tout court, au-delà des frontières de leur genre particulier. Plus près de nous, il y a six mois de cela Megamind haussait encore de quelques crans supplémentaires le niveau de qualité atteignable par Dreamworks, essentiellement grâce à l’intelligence et au charme de son scénario. La régression que constitue Kung-fu Panda 2 n’en est que plus marquée. On a affaire là à un modèle de suite mise en chantier essentiellement pour des motifs financiers, tandis que les raisons artistiques sont aux abonnés absents. Le film se contentant clairement de recueillir les dividendes du mérite et des bonnes idées du premier volet, sans rien apporter de neuf en retour.

Initialement, cela fonctionne car Kung-fu Panda 2 joue à fond la meilleure carte du jeu légué par son prédécesseur : la vitesse, pure, irréfléchie, insouciante. Vitesse d’échange des blagues grâce au nombre conséquent de protagonistes. Vitesse d’exécution des chorégraphies complexes et fluides dans des scènes d’action à l’étendue grisante – étendue temporelle (le premier affrontement dans le village au bord de la falaise) ou spatiale (la course-poursuite au milieu des étals de marché), au choix. Vitesse d’enchaînement des scènes, chacune remplaçant la précédente sans attendre son tour selon un rythme qui ne faiblit pas. Et puis, quand la troupe de héros arrive au moment du face-à-face avec le méchant et parvient même à avoir celui-ci à sa merci… mais que le film ne peut décemment pas s’achever si vite, vu que seulement trois quarts d’heure se sont écoulés… alors il paye au prix fort les importantes lacunes qui le rattrapent. La pire est l’absence totale de développement des personnages secondaires : entre un méchant inintéressant et des alliés réduits au statut de faire-valoir, le contenu et les enjeux dramatiques de l’histoire reposent entièrement sur les épaules du héros Po. Lequel n’a pas beaucoup mieux à proposer, puisque tant son flashback de traumatisme d’enfance que sa quête présente d’un niveau supérieur de sagesse dans les arts martiaux sont des choses déjà vues et exploitées a minima. On prend alors peu à peu conscience, à regret, que Kung-fu Panda 2 n’investit en aucune façon le territoire de son récit. C’est un film sans âme, sans véritable envie, où même les scènes d’action finissent par tourner en rond. Plus un Kung-fu Panda 1.5 qu’un véritable numéro 2.

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