• Ghost Rider : l’esprit de vengeance, de Mark Neveldine & Brian Taylor (USA, 2012)

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Où ?

Au ciné-cité les Halles, dans une toute petite salle (et sans 3D) alors que le film n’est que dans sa deuxième semaine d’exploitation

Quand ?

Dimanche matin, à 11h30

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

L’annonce de ce deuxième Ghost Rider avait fait naître certains espoirs chez les amoureux des blockbusters déviants, confrérie dont je fais partie. L’équation paraissait parfaite, la combinaison imbattable. Un Nicolas Cage immergé encore plus loin dans les limbes de la folie furieuse depuis Bad Lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans et Hell driver, et cette fois mis entre les mains du duo Neveldine/Taylor, ceux-là même à qui l’on doit l’une des propositions de film d’action les plus démentes et détraquées de ces dernières années avec Hypertension 1 et 2. Las, l’arrivée de l’Antéchrist dévastant le monde des blockbusters insipides et médiocres est remise à un autre jour. Ghost Rider : l’esprit de vengeance n’est pas le rejeton démoniaque de Hell driver et Hypertension. Il aurait fallu pour cela qu’il trouve un moyen de se débarrasser du boulet massif que constitue son scénario, en l’envoyant s’écraser au fond d’un ravin ou en le laissant attaché à un arbre au bord de la route. Car le script en question est d’une misère sans nom, qu’il traîne de la première à la dernière scène – absence totale de rythme et de construction du récit, monceaux d’incohérences, incontinence de dialogues vains, personnages inexistants, recyclage de mauvaises idées de base dont on se demande comment il est possible qu’elles n’aient pas encore été éradiquées (l’Europe de l’Est comme cadre, pour commencer). La bombe est transformée en pétard mouillé avant même l’allumage de la mèche.

C’est d’autant plus frustrant que certains crépitements du film corroborent la présence du potentiel entrevu au départ, qui n’était pas le fruit d’un mirage. Ici un numéro de clown sous amphétamines de Nicolas Cage tentant de contenir l’esprit des enfers qui cherche à prendre possession de son corps, là une séquence d’action tournant au défouloir disproportionné dès lors que s’y invitent des lance-roquettes et une plate-forme de chantier immense, un peu plus loin un méchant doté d’un pouvoir terrible (provoquer la putréfaction par imposition des mains) ; voilà autant de sursauts qui réaniment ce Ghost Rider 2 et témoignent de ce qu’il aurait pu et dû être. Tout comme les spectateurs, les réalisateurs et les comédiens semblent n’attendre que ça – les premiers sautent sur la moindre occasion de faire un plan offensant, les seconds (dont l’excellent Idriss Elba et… Christophe Lambert, dans un petit rôle) jouent à fond le jeu de la série B. Peine perdue, la faute à ce satané script en carton. L’affront du premier épisode, horrible, est tout juste lavé, mais la figure du Ghost Rider, avec sa tête de squelette, sa moto enflammée et ses chaînes en acier trempé, n’a toujours pas le film à sa démesure.

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