• Filmer la musique : le cas Battles

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La semaine dernière, je me suis accordé une pause exempte de ciné en allant au festival La Route du Rock à Saint-Malo. Où, entre autres excellents groupes composant une programmation quasiment sans fausse note, j’ai découvert le renversant trio new-yorkais Battles. Et ce qui détourne cet article de la voie de garage des billets « je raconte ma vie qui est franchement passionnante n’est-ce pas », c’est que la musique de ce groupe, impossible à circonscrire dans une seule case(1), se prête remarquablement à l’exercice toujours périlleux de la captation visuelle de la musique en train de se faire. Pour la bonne raison que Ian Williams, John Stanier et Dave Knopka prennent le parti, dans leurs concerts, d’exhiber sans détour l’élaboration minutieuse et au final vertigineuse des cathédrales sonores que forment chacun de leurs morceaux – et la jubilation communicative qu’ils prennent à l’exercice. Les performances scéniques de Battles sont donc une matière première idéale pour la vidéo, car elles s’accordent d’elles-mêmes aux techniques de base que sont le changement d’échelle d’un plan (serré pour capter un mouvement de doigts précis, large pour faire apparaître la création d’une harmonie ou d’une dissonance) et partant de là le montage. Mais ces concerts sont aussi un défi de taille à relever, dans le passage de la théorie à la pratique ; car il faut tenir la cadence ahurissante et les bascules permanentes imposées par le groupe… La captation du show donné à La Route du Rock par Arte Live Web s’en sort bien. Le concert à emporter de la Blogothèque, encore mieux – dans des conditions plus favorables bien sûr. Alors trêve de mots, et ouvrez grand vos yeux et vos oreilles.

 

 

1 l’étiquette « math-rock » leur est souvent collée, mais elle est réductrice car laisse de côté les échappées vers l’électro, le free jazz, les rythmiques tribales…

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