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- Abigail Leslie is back in town, de Joe Sarno (USA, 1975)
 
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Où ?
A la maison, enregistré sur Arte (où il était diffusé la semaine dernière à minuit)
Quand ?
Lundi soir
Avec qui ?
MaFemme
Et alors ?
    Qu’elles paraissent loin, les années 70, quand on voit les pierres de Rosette comme cet Abigail Leslie is back in town qu’elles nous ont laissées. Non seulement on
    pouvait y faire des films à dominante érotique dans un cadre traditionnel et non ghettoïsé (un scénario, un tournage en 35mm, et même une sortie en salles), mais en plus ces films pouvaient
    exposer une vision du sexe positive, hédoniste, libérée du carcan pudibond et de ses sentences punitives. Ce qui fait qu’Abigail Leslie is back in town charme – dans
    tous les sens du terme – en tant que film pris dans son ensemble, et non comme assemblage de séquences isolées. Bâti sur un modèle de mélodrame en chambre, et pas moins convaincant que nombre de
    représentants plus conventionnels du genre, Abigail Leslie is back in town propose comme réaction au comportement volage d’un mari (qui par ailleurs vous fait toujours
    l’amour régulièrement et de belle manière) non pas de le punir ; mais de pratiquer soi-même l’adultère, avec des hommes, avec des femmes, et même pourquoi pas avec la femme avec laquelle le mari
    en question vous trompe. C’est là un exemple parmi d’autres des logiques réjouissantes, et faisant aussi peu de cas de la morale bienpensante que celle-ci le mérite, que le film a en réserve.
  
    
  
    Réalisé par un homme (feu Joe Sarno, mort le 27 avril dernier, grand nom du genre), Abigail Leslie is back in town est nourri au sein des fantasmes masculins. Toutes les
    jeunes femmes du film sont naturellement bisexuelles, et leurs jeux entre elles se multiplient de façon exponentielle à mesure que l’histoire avance, explorant toutes les combinaisons possibles à
    deux, à trois et à quatre. Mais cette omniprésence à l’écran du deuxième sexe donne au film une orientation féministe manifeste ; car elle s’accompagne en effet mécaniquement d’un effacement
    graduel des hommes, lesquels n’étaient déjà pas bien meneurs au départ – il n’y a qu’à compter le nombre de scènes qui les montrent sous leur partenaire et le nombre de celles qui les montrent
    dessus. Partie de jambes en l’air après partie de jambes en l’air, Abigail Leslie is back in town devient ainsi le récit du double affranchissement, et de la double
    revendication de droits qu’opèrent ses personnages féminins en suivant l’exemple de l’épicurienne Abigail Leslie. Libération sexuelle (le droit au plaisir), et libération vis-à-vis de la
    domination masculine endémique (le droit à conduire soi-même sa vie). Des aspirations défendues par de superbes ambassadrices – toutes châtain, assurément un fantasme de Sarno –, elles aussi
    représentatives d’une époque aujourd’hui révolue ; quand les filles dénudées à l’écran étaient naturellement belles, chacune à leur manière, sans formatage ni trafiquage des lèvres, des
    poitrines ou autres. Cette liberté-là a sérieusement été rognée depuis lors.
  
    
  

Que ferait le town sans Abigail Leslie ?
On l’imagine revenir avec ses fantasmes et un lassau pour attraper ses victimes.
J’adore ce titre! Merci arte. Quels petits pervers en fait, ces franco-allemands.