• Une nuit à New York, de Peter Sollett (USA, 2008)

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Où ?

À l’UGC Orient-Express

Quand ?

Vendredi soir, sur un coup de tête

Avec qui ?

Ma femme, et une bande d’ados de 13-14 ans en délire, a priori incapables de ne pas nous gâcher complètement la séance… jusqu’à une grosse gueulante (pas de moi :o ) ) au générique de début. Ils
se sont alors étonnamment tenus à carreau, seulement réveillés par la scène de sexe – pourtant hors champ, et bien sage – de la fin. C’en était trop pour leurs hormones…

Et alors ?

Passé le caractère mouvementé et insolite de la séance, Une nuit à New York est un cas exemplaire de film auquel il ne manque qu’une chose pour être réussi ; cette chose
s’appelant un « réalisateur ». Dans son genre de comédie romantique astucieuse pour ados, Une nuit à New York possède pourtant une main bien fournie en atouts. Le
scénario fourmille d’idées de situations oscillant entre le très bon et l’excellent : héros bassiste hétéro timide dans un groupe de rock formé par des gays extravertis, intrigue construite
autour du fil rouge de la quête sur une nuit d’un concert mystère donné par un groupe culte (et fictif), à-côtés soudains et hilarants comme cet extrait de revue de Noël par des gays travestis ou
cette pochette de disque de hard-rock juif (« where anarchy meets sionism »). Le fond de la chose n’est pas moins bien senti, avec une histoire d’amour menée de manière très
crédible, loin de toutes les caricatures, et toujours cette évidence dans les teen movies américains que la caste des adultes doit être reléguée loin, très loin en arrière-plan – elle
est ici tout bonnement absente, laissant aux héros de 18-20 ans le soin de régler eux-mêmes leurs histoires.


Enfin, le casting mérite lui aussi tous les éloges. Si on ne présente plus Michael Cera et son génie comique depuis ses rôles géniaux dans Arrested Development ou Supergrave, ses acolytes féminines tiennent la distance,
qu’ils s’agisse de révélations (Kat Dennings, la nouvelle copine) ou de confirmations (Alexis Dziena, l’ancienne, découverte dans Broken flowers). Alors, d’où vient que l’on s’ennuie si
souvent devant Une nuit à New York, en dépit de toutes ces qualités ? De l’absence d’un metteur en scène réellement compétent, ou impliqué, ou les deux, aux commandes. Peter
Sollett a pourtant à son actif le très bon Long way home ; le temps écoulé entre ce film (qui date de 2002) et Une nuit à New York, qui est son deuxième, ainsi que
la différence de ton entre les deux œuvres laissent à penser qu’il s’agit dans le cas présent d’une commande, laquelle ne l’aurait pas poussé à s’investir complètement. Qu’elles qu’en soient les
raisons, le fait est que la mise en scène est constamment à la traîne du reste, privant le film de rythme et de folie, le stoppant sans cesse dans son élan. En s’acquittant de sa tâche a minima,
Sollett gâche un potentiel qui ne méritait pas ça.


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