• Skins revient (à la traîne)

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La saison 3 de Skins a commencé jeudi
sur Canal+, soit… quinze mois après la fin de sa diffusion de l’autre côte de la Manche, dans son Angleterre natale. Entre temps, une saison supplémentaire entière y est passée. Dans la lutte
entre les différentes chaînes françaises pour désigner qui traite le plus mal ses séries achetées à l’étranger, Canal+ marque un point après l’offensive de TF1 sur la dernière saison de Lost (diffusée en milieu de semaine, après minuit, avec des doublages de feu : « Vous savez où on peut trouver à
becqueter ici ? »
). Au moins, Skins passe à une heure valable – 22h, entre FlashForward et The Office – et on peut la regarder en
VO.

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Mes souvenirs sur le sujet sont quelque peu nébuleux, mais la saison 2 de Skins s’achevait en refermant en beauté le chapitre des aventures immorales et survoltées de
Tony, Michelle, Sid, Cassie, Chris, Anwar et autres. Chapitre refermé, car la série a décidé de ne pas vieillir avec eux et de les remplacer par une nouvelle promotion de jeunes
« prometteurs », que nous allons suivre à leur tour pour deux ans. Du casting original ne restent, comme passeuses de relais, que les seconds rôles qu’étaient la petite sœur de Tony,
Effy, et son amie Pandora. Elles sont désormais les deux extrémités (Effy complètement émancipée sur le sexe, la drogue et autres, et Pandora encore gamine niaise) du groupe de personnages
principaux, qui comprend également trois garçons – le caïd Cook, le beau gosse Freddie, le nerd J.J. (comme J.J. Abrams ?) – et trois filles – les jumelles Emily et Katie, et la
copine de cette dernière Naomi.

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Atteignant le même âge que leurs prédécesseurs, ils mènent le même genre de vie : les journées au lycée, rasoir et sans intérêt, et les soirées en quête de plans même les plus dingues ou
dangereux pour s’éclater, boire, sniffer et baiser. On assiste cependant à un changement assez radical dans le ton (qui s’atténuera peut-être lorsque les nouveaux héros auront pris un peu plus
d’épaisseur) : Skins version 2.0 est bien plus rentre-dedans. Plus vulgaire, plus trash, plus bouffonne, plus soudaine. Il ne s’agit pas de réécrire l’histoire et
de faire des deux premières saisons un modèle de tenue et de bonnes manières, mais elles fonctionnaient plus par des feintes, des esquives, des combinaisons subtiles qui débouchaient sur un coup
de grâce délivré par surprise. En comparaison, la saison 3 est pour le moment plus adepte du coup de boule franc et direct, ce qui a aussi son charme cela dit. Derrière ce ravalement de façade
l’excellence de l’écriture de la série est toujours là, même si elle apparaît de manière plus épisodique – une présentation des héros à un prof ayant atteint le stade ultime du dédain envers son
métier et ses élèves, une fête de mariage de gangs où le marié est absent pour cause de liberté conditionnelle. Skins a changé de peau, mais est toujours aussi
provocante, franche et excitante à suivre. Toujours bien vivante, en somme.

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