• Réflexion sur Heroes, série du refus de l’inéluctabilité du temps qui passe

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Où ?

 

Sur TF1 et sur Internet pour les épisodes ratés à la télé

 

Quand ?

 

Depuis 2 mois

 

Avec qui ?

 

Ma chérie, complètement fan de Hiro et de Nikki / Jessica

 

Et alors ?

 


Phénomène de la saison TV américaine écoulée, Heroes tient son rang sur le
piédestal que lui ont dressé les équipes marketing de la chaîne NBC (ce qui n’est pas le cas de l’autre pseudo-événement, Dexter, mais je m’égare). Même si l’on sent
bien que les scénaristes jouent en dessous de leurs capacités et privilégient l’efficacité (et l’audience) à l’ambition (et à la prise de risque), leur actualisation du thème des super héros
mutants est une réussite grâce à un aspect plastique léché et au refus des simplifications morales trop faciles – pour l’instant du moins. La génétique a remplacé l’atome des X-Men
originels comme moteur des peurs et des fantasmes du public, mais les interrogations soulevées restent intactes, de même que leur importance.

Avant peut-être 1 billet plus long une fois la 1ère saison achevée, un point en particulier m’a frappé après une dizaine d’épisodes. Bien que les personnages aient chacun des pouvoirs bien
distincts, la plupart convergent vers une même idée centrale : le désir, ou le besoin, de s’arracher à la marche forcée du temps. Le plus évident est bien sûr Hiro Nakamura, capable de
courber l’espace-temps, et donc de voyager à sa guise dans le passé et le futur. Mais d’autres utilisent – volontairement ou non – leur métamorphose pour un résultat comparable : quand Nikki
se transforme en Jessica, son double maléfique, ce sont des pans entiers qui disparaissent purement et simplement de sa vie et qu’elle tente de reconstituer après coup. De même, l’une des
conséquences imprévues du pouvoir de l’haïtien effaceur de mémoire est de forcer les proches de ses victimes à faire revivre à celles-ci des situations et des sentiments rejoués à l’identique. En
se laissant guider par ces personnages, Heroes tord la sacro-sainte continuité temporelle (semaine après semaine, épisode après épisode) comme aucune série auparavant.
Et crée, derrière l’écran de fumée du pitch « les super héros sont parmi nous », un univers mélancolique où il importe autant d’affirmer ses droits (droit à une 2nde chance,
droit de mener sa vie plutôt que de subir les effets du temps) que de sauver le monde.

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