• Plein Sud, de Sébastien Lifshitz (France, 2009)

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pleinsud-3Où ?

Au ciné-cité les Halles, dans une petite salle

Quand ?

Samedi, en début d’après-midi

Avec qui ?

MaFemme

Et alors ?

Plein Sud a été pas mal éreinté par la plupart des critiques à cause, principalement, de personnages qui seraient trop éthérés, pas assez présents. Je ne trouve pas que ce soit là
une raison suffisante pour escamoter les qualités et surtout les ambitions du film. C’est en courant que l’on trébuche, rarement en marchant.

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Le scénario coécrit par le réalisateur Sébastien Lifshitz avec Stéphane Bouquet et Vincent Poymiro est immédiatement et durablement percutant. Plein Sud nous chope sans round
d’observation, et ne prendra à aucun autre moment la peine de s’attarder pour tenir compte de nos éventuels états d’âme. Le film démarre après que
Sam (Yannick Renier) a pris dans sa voiture les deux autostoppeurs frère et sœur que sont Léa (Léa Seydoux) et Mathieu (Théo Frilet) ; et il laissera s’écouler beaucoup plus de temps que ce qui
est d’ordinaire pratiqué avant d’entériner son choix de protagoniste central au sein de ce trio, nous maintenant dans un état de flottement similaire à eux. Les deux genres auxquels Plein
Sud
se rattache principalement, le road-movie et l’indécision adolescente, sont en effet très poreux à tous les autres, ainsi qu’à un très large spectre d’émotions. De la jubilation
explosive aux violents coups de blues, en passant par le sexe sauvage, impérieux, homo ou hétéro, Lifshitz les accueille toutes volontiers. Il les fait s’entrechoquer avec adresse et franchise
dans les brouillons de scènes ayant « no direction home », premiers jets heurtant l’écran tels des uppercuts grâce à l’aide d’une mise en scène de même nature, qui forment le
présent du film.

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Le passé, car passé il y a (celui de Sam), nous est raconté en une succession de flashbacks maîtrisés, d’une intensité rare pour ce procédé filmique classique. Chaque bribe de souvenir comporte
suffisamment d’importance, de mystère, de décalage et d’intérêt en soi – chacun a un début et une fin, comme une très courte nouvelle – pour en faire tout autre chose qu’une rustine ou un
artifice. Alors certes la toute fin du film, quand les deux récits du passé et du présent convergent, est le lieu d’une franche décélération qu’il n’est pas évident de digérer. Mais elle colle à
l’état d’esprit de Sam, qui freine des quatre fers lorsqu’arrive le moment de choisir une fois pour toutes quelle orientation donner à la suite de sa vie, via le choix du sens donné à son enfance
tragique. La rupture de ton et de gravité des enjeux entre ces quelques minutes et ce qui précédait est probablement mal gérée, ou à tout le moins déroutante. Le destin de Sam et son dilemme
m’ont cependant touché, et encore plus après que je suis tombé par hasard, le même jour, sur cet article qui explicite quelque peu les
vicissitudes et les ressentis que le film laisse dans le non-dit.

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Enfin, il ne faut pas oublier de mettre au bénéfice de Plein Sud son moment le plus superflu et le plus primordial : la scène qui sert de support au générique de début. La danse /
strip-tease déchaînée de Léa Seydoux sur Shoot the runner de Kasabian hurlée à en faire exploser les enceintes fait se rencontrer une fille au sex-appeal potentiellement sans égal dans
sa génération, et un tube rock surpuissant. L’accord parfait.

(et à défaut de Léa Seydoux, voici déjà la chanson : )

 

Kasabian – Shoot The Runner
envoyé par SamFisher037. – Regardez d’autres vidéos de musique.

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