• On ne peut pas gagner à tous les coups

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Il y a quelques semaines, j’ai publié un article sur un
commentaire audio qui validait l’analyse que j’avais faite du film commenté (c’était pour Le royaume). La même méthode ne donne pas toujours les mêmes résultats, comme le prouve le commentaire
audio des frères Farelly sur leur dernier film, Les femmes de ses rêves.


Le deuxième visionnage de ce film a pourtant conforté les idées que j’avais exposées dans ma critique écrite au moment de sa sortie en salles. Pour moi, Les femmes de ses rêves marquent le retour des Farelly, après toute une
carrière d’humoristes « humanistes » (avec des excès de gentillesse et de mièvrerie dans leurs derniers films), à l’esprit de leur premier long-métrage Dumb &
dumber 
: un humour carrément méchant, qui bascule plus d’une fois dans la pure misanthropie. Aucun personnage ne semble en effet trouver grâce, tous voient leurs défauts révélés,
exacerbés. Les hommes (le héros mais aussi son père, son meilleur ami) sont menteurs, lâches, inconstants, et surtout incapable d’accepter qu’une femme leur soit supérieure ou égale. Une
« logique » qui fait qu’ils s’encanaillent volontiers avec des filles libérales, à la marge, aux idées et comportements alternatifs (la blonde Malin Akerman) ; mais pour un
engagement à long terme, rien ne vaut une poupée lisse et creuse de la Bible Belt (la brune Michelle Monaghan).


Ces deux « modèles » féminins sont eux aussi largement raillés pour leurs excès et leurs attitudes extrémistes. Cependant, les scènes coupées montrent que le montage final des Farelly
est moins défavorable à Akerman que ce qu’il aurait pu être. Beaucoup de gags à l’insu de cette dernière ont été retirés, ce qui donne le sentiment d’un rééquilibrage des jugements envers l’une
et l’autre des deux héroïnes. Mais de cela, il n’en est aucunement question dans le commentaire audio – pas fameux, au demeurant. Lorsqu’ils daignent arrêter de se répandre en anecdotes futiles
et en clins d’œil à leurs potes pour parler un peu plus du fond du film, les frères Farelly s’en tiennent à la version officielle du synopsis, à savoir que Akerman est insupportable et Monaghan
adorable. Alors, de deux choses l’une : soit les réalisateurs lissent leur discours (par paresse ou désir de ne pas s’étendre sur leur misanthropie), soit ils ont accouché d’une œuvre d’une
telle méchanceté malgré eux. La vacuité généralisée de leur commentaire, ainsi que l’incapacité des deux frères à résister à une blague post-générique décérébrée et complètement provoc, font
pencher légèrement en faveur de la deuxième solution.

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