• Les déjà-vus de l’été – 3

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Push, de Paul McGowan.

 

Alors que personne ou presque n’a vu ce film de ce côté de l’Atlantique aussi bien que de l’autre, voilà donc que j’en suis à ma deuxième fois. Mon avis est aujourd’hui tout aussi enthousiaste
que dans ma critique disponible ici, mais peut-être un peu plus
cadré car disposant d’une idée directrice autour de laquelle s’articuler : Push suit le schéma d’un bon vieux film noir. Avec des super-héros dans les rôles des gentils et des
méchants. On trouve dans Push le même brouillage des codes moraux, le même rôle-clé donné au décor (Hong Kong, ses tours démesurées et ses ruelles labyrinthiques dans le cas
présent), la même pirouette cynique finale qui ramène les péripéties et l’emballement généralisé des quatre-vingt-dix minutes passées à leur réalité anodine, presque futile – comme cela pouvait
être le cas dans Le faucon maltais, ou Le trésor de la Sierra Madre.

 

L’aspect le plus réussi dans Push est la grande maîtrise dont le film fait preuve dans le maintien du spectateur dans l’incertitude quant au déroulement de l’intrigue. Sur ce
point, Push est une extrapolation à l’échelle d’un long-métrage entier de l’idée mise en œuvre dans une de ces séquences : quand, pour se libérer du pouvoir d’un watcher
(un super-héros qui voit le futur), le personnage principal écrit à chacun de ses acolytes une lettre contenant des instructions et qu’ils ne doivent ouvrir qu’au moment de se mettre en action.
Le futur est ainsi rendu imprévisible jusqu’à la dernière seconde avant qu’il ne prenne effet – tant que les intentions ne se sont pas concrétisées en actions. Ce qui est un
parfait résumé de ce qu’accomplit Push, et qui fait son succès.

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