• La musique de The dark knight

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Où ?

A la maison, en DVD zone 2 anglais acheté dès sa sortie en décembre dernier.

Quand ?

Il y a une quinzaine de jours

Avec qui ?

Ma femme, mon frère et mon compère de cinémathèque (qui tous l’avaient déjà vu)

Et alors ?

En revoyant The dark knight (ce serait bête de s’en priver), et en relisant la chronique que j’en avais faite, je me rends compte que j’ai oublié d’y évoquer un aspect essentiel de son
accomplissement : la musique, composée et dirigée à quatre mains par le tandem Hans Zimmer – James Newton Howard. Les images de The dark knight montrent en permanence l’action
depuis un point de vue extérieur, à l’exception d’un court plan (qui en est d’autant plus marquant), celui où le Joker hume l’air de la ville à travers la vitre ouverte de la voiture de police
qu’il vient de voler. L’emprise du Joker sur le déroulement du film semble alors si forte qu’elle peut déstabiliser, l’espace d’un instant, jusqu’à la caméra elle-même. Mais en dehors de cet
écart (et, pour être exhaustif, de l’utilisation du bat-gadget qu’est la vision « sonar » au cours de l’assaut de l’immeuble tenu par les sbires du Joker), les images montrées sont
globalement objectives et omniscientes – et c’est à la musique que revient le rôle de perturbateur, de glissement dans la folie et l’inconnu. Il n’y a rien de déshonorant ni de surprenant dans
cette logique de mise en scène : l’être humain étant conditionné pour interpréter son environnement et interagir avec celui-ci principalement par des informations visuelles, le cinéma se plie
dans la quasi-totalité des cas à ce préalable, et offre à notre regard un monde recréé de manière globalement réaliste (cela d’autant plus que le budget du film est important).


Reste alors la bande-son, pour laquelle beaucoup plus de choses sont permises. Parfois, il suffit d’une unique note ; ici, celle du violoncelle convié à la partition par Hans Zimmer, qui
accompagne – ou précède légèrement – chaque intervention du Joker dans le film, et qui est logiquement mise en avant dans un des suppléments du DVD. La pureté et la persistance dans le temps de
cette note en font bien plus qu’un simple son. Cette note, c’est un déclencheur sensoriel irrépressible, aux échos inhumains ; c’est une crevasse qui s’ouvre sous nos pieds et donne sur un
monde aussi affolant et traumatisant que la possibilité d’existence d’une telle note. Ce monde est notre monde, tel qu’il est interprété par l’esprit du Joker.

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