• L’histoire de Richard O., de Damien Odoul (France, 2007)

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Où ?

 

Au cinéma des cinéastes, dans une des 2 petites salles

 

Quand ?

 

Lundi soir, à 22h

 


Avec qui ?

Seul, ma fiancée s’étant désistée au dernier moment. Nous étions 5 ou 6 dans la salle.

 


Et alors ?

 

L’histoire de Richard O. est un film bizarre, souvent énervant, finalement tout juste convaincant – donc un film qui mérite que j’en dise quelques mots.

 
 

Pendant presque tout le film, la cohérence de l’histoire n’apparaît pas, ce qui donne le sentiment que le réalisateur se contrefout de faire un film qui tienne la route, et qu’il préfère
balancer des idées devant la caméra. Le fil directeur de ces idées est de briser la ligne de démarcation entre le réel et la fiction. Cela passe bien sûr par les scènes de sexe non simulées
(qui ont été la principale raison pour laquelle le film a fait parler de lui) entre le personnage principal joué par Mathieu Amalric et les femmes qu’il rencontre, mais aussi par la manière dont
ces femmes sont rencontrées : postulantes à des castings sauvages ou voisines de palier, le doute subsiste quant à leur place à toutes dans le projet – comédiennes, ou « vraies
femmes » rencontrées par hasard ?


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La mise en scène dans son ensemble suit la même voie, en combinant des techniques de documentaire (DV sale, sans éclairage supplémentaire, en extérieurs, plans volés) et d’autres qui
constituent 1 enrobage artistique « voyant » : les dialogues et rebondissements du scénario sont indubitablement très écrits et ne laissent pas de place à l’improvisation, la bande-son
– excellente – fait appel au groupe Buck 65. On est du coup baladé en permanence entre ces 2 visions antagonistes du 7è art, ce qui est très ambitieux et plutôt ludique (ok, du ludique pour
cinéphiles intellos).


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Le réalisateur Damien Odoul ne prévient en fait jamais de ce qu’il va faire, chose particulièrement criante dans le dernier 1/4 d’heure où l’histoire bifurque dans une direction
complètement différente, sans aucun signe annonciateur ni confirmation a posteriori que oui, tout à fait, on est passé à autre chose. Tout ce qu’il y a à voir et à comprendre est à l’écran, mais
sans main tendue vers le spectateur pour faciliter son entrée dans l’univers conçu ; un peu comme chez David Lynch finalement, même si c’est ici à une échelle très réduite. Si on a réussi à
trouver par soi-même la porte d’entrée, le film devient tout d’un coup satisfaisant et cohérent, même si certains choix restent discutables (dans mon cas, la décision de pousser jusqu’à l’excès
la laideur du meilleur ami / double du héros me semble inutile et gratuite).

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