• Kung-fu panda, de Mark Osborne & John Stevenson (USA, 2008)

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Où ?
Au ciné-cité les Halles

Quand ?
Samedi à 18h30, en VO

Avec qui ?
Mon frère, qui a failli s’endormir après une nuit blanche, et une salle pleine du public type des dessins animés Dreamworks – l’occasion d’une petite expérience sociologique (voir ci-dessous).

Et alors ?

Depuis le début de leur rivalité, Dreamworks tient le rôle de la poubelle de Pixar, entre recyclage sans vergogne d’idées de films (Fourmiz pour 1001 pattes,
Gang de requins pour Le monde de Nemo), design graphique des plus laids, personnages sans consistance et gags bas de plafond. Après une très amusante introduction
(en 2D « classique » et non en 3D… avec pour résultat la scène visuellement la plus belle du film) qui prouve que Jack Black a été une source d’inspiration comique en plus de la voix
du personnage principal, Kung-fu panda semble parti sur le même chemin menant à la décharge que ses prédécesseurs. Le ton est décérébré et moqueur jusqu’à ce qu’il ne reste plus
rien de quoi se moquer, les blagues sont à usage immédiat – et donc d’une grande pauvreté. Voir le film dans une salle acquise à la cause des dessins animés Dreamworks est l’occasion de
comprendre le piège pervers dans lequel se sont enferrés les réalisateurs du studio : les spectateurs sont tellement habitués à rire tous les 3 plans maximum qu’ils rigolent même devant des
dialogues ou des situations dénués de toute visée humoristique si la fréquence de blagues n’est pas respectée.

Kung-fu panda est sauvé par… son méchant, Taï Lung, guerrier surpuissant passé du côté obscur et complètement imperméable à toute tentative d’humour. Son arrivée dans la 2è
bobine chamboule de fond en comble le récit, en lui donnant un véritable enjeu – trouver un héros suffisamment fort pour vaincre Taï Lung – qui a pour conséquence d’étoffer les personnages et le
scénario. Kung-fu panda délaisse alors l’humour, qui ne conserve qu’une place superficielle, pour devenir contre toute attente un vrai film de kung-fu. De ce genre, on retrouve
les passages obligés que sont l’apprentissage sur le long terme, l’humilité des combattants, le message sous-jacent à base de sagesse morale simple mais sincère (les notions de transmission
père-fils et de confiance en soi, astucieusement illustrées par 2 intrigues parallèles, une majeure et l’autre mineure). Surtout, Kung-fu panda fait défiler une impressionnante
suite de combats à couper le souffle. De l’évasion de Taï Lung de sa prison à la sécurité maximale au duel final sur les toits de la ville, ces longues et nombreuses séquences déploient une
vitesse, une liberté, une créativité qui rendent le film emballant au-delà de toute espérance. A tel point qu’après avoir frôlé les bas-fonds, Kung-fu panda finit par évoquer en
mode mineur les bons crus de Disney des années 90 – Aladdin, Mulan… – où un équilibre était trouvé entre le besoin tyrannique de plaire et l’existence d’un récit
solide et d’une réalisation inventive.

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