• Des serpents dans l’avion, de David Ellis (USA, 2006)

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Où ?

Dans le train vers Rodez, sur DVD et ordinateur portable

Quand ?

Samedi

Avec qui ?

Seul, accompagné de temps en temps des ricanements mi-complices mi-désapprobateurs de ma femme

Et alors ?

Des serpents dans l’avion démontre une maitrise remarquable sur deux plans. Tout d’abord, il y a eu en amont de la sortie cette géniale campagne de marketing viral, sur le web
d’abord et peu à peu dans le monde « réel » (Samule L. Jackson et son t-shirt Snakes on a plane alors qu’il était juré à Cannes…). L’équipe du film est ainsi parvenue à
tourner en atout la maigreur de son argument (tout est dans le titre), et même à la sublimer par le biais de la réplique devenue instantanément culte « Motherfucking snakes on this
motherfucking plane ! »
.


A voir – enfin ! – le film deux ans après sa fugace sortie dans les salles françaises (deux semaines en plein cœur de l’été et puis s’en va), il est plaisant de voir que tout n’y était pas
qu’affaire de marketing malin. Si l’on exclut une introduction et un épilogue absolument sans intérêt, qui tentent laborieusement de créer un contexte à cette histoire sans queue ni tête,
Des serpents dans l’avion est un bel exemple de film d’horreur jouissif, divertissant, et pervers juste ce qu’il faut pour paraitre honnête. Le scénario a l’intelligence
d’introduire initialement une quantité suffisamment fournie d’ingrédients en tous genres – un avion à deux étages, une vingtaine de personnages très variés… – pour ne plus avoir ensuite qu’à
dérouler pendant un peu moins d’une heure et demie les répercussions de l’invasion des serpents dans l’enceinte de l’avion. Les péripéties viennent d’elles-mêmes, le rythme aussi. Il ne reste
qu’à ajouter la petite touche d’humour vicieux/crétin (les premières attaques ont lieu dans les toilettes) et de gore – les attaques des serpents directement au visage, mais aussi les mouvements
de panique meurtriers des passagers – pour relever la préparation et la rendre exquise pour qui aime le genre.


Dernière bonne surprise de ce film qui n’aspire jamais à autre chose qu’à remplir avec soin son objectif annoncé : l’aspect visuel est particulièrement soigné. Le décor de l’avion a été pensé
jusque dans les détails, la plupart (l’escalier entre les étages, les chariots de paniers repas grâce auxquels les serpents se « propulsent »…) finissant par devenir fonctionnels et
enrichissent ainsi le script. Quant à la mise en scène de David Ellis (déjà réalisateur d’un autre bon souvenir du même style, Destination finale), elle remplit avec mention son
contrat d’efficacité, se permettant même la petite excentricité de transformer pendant un temps la cabine de l’avion en un cauchemardesque lieu de désolation d’après une bataille perdue -
lumières détruites, masques à oxygène éparpillés, sièges arrachés, et corps abandonnés là par dizaines dans des postures et des états effrayants. Même si comme tout bon produit de studio, le film
se finit outrageusement bien sous le soleil de L.A., ce genre de vision s’imprime sur la rétine et fait de ces Serpents dans l’avion un joli petit succès horrifique.


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