• Défauts structurels

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FlashForward s’est achevée la semaine dernière. Pour de bon : faute d’audiences suffisantes en comparaison des attentes de la
chaîne ABC, la série n’a pas été reconduite pour une deuxième saison. On ne peut que le regretter amèrement au vu du potentiel de son idée de départ ; mais la
pilule est assurément moins dure à avaler si l’on s’en tient au dernier tiers de la saison 1. FlashForward y est en effet tombée lentement mais sûrement dans le vortex
fatal de la « série-FBI », qui compte déjà parmi ses victimes les plus récentes Fringe [si
cette dernière s’en est extirpée depuis que j’ai arrêté de regarder, alors je lui présente mes plus plates excuses]. Une série infectée par ce syndrome se reconnaît facilement à sa saturation en
fusillades, briefings stressés, assauts de forces spéciales suréquipées sur des hangars où se cachent des méchants, résolutions d’enquêtes grâce à des recherches sur Internet et à l’emploi de
visualisations 3D, rivalités entre agences gouvernementales, etc, etc. Tout développement de la psychologie des personnages et de thématiques ne pouvant être réglées par le simple usage de la
force s’en trouve irrémédiablement privé d’espace ; et aboutit à un résultat incomplet, déficient. C’est évidemment dommage puisque la série avait initialement séduit précisément pour cette
raison ; sa capacité à se désaxer sans cesse et ainsi laisser la possibilité à d’autres protagonistes et d’autres récits imprévus de s’épanouir pleinement.

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Le cliffhanger de la saison 1, puisque cliffhanger il y a (les auteurs de la série ont joué le jeu jusqu’au bout, ce qui est tout à leur honneur), semblait être en mesure de
ramener FlashForward à cette particularité originelle. La réunion du présent des personnages et du futur qu’ils avaient entrevu n’est en effet en aucun cas une fin mais
un vrai départ : que faire des bouleversements advenus dans leur vie, maintenant que l’avenir est à nouveau un mystère ? Cette question restera selon toute vraisemblance à jamais sans
réponse. Ce qui peut être au choix une source de frustration écœurante, ou bien de spéculation infinie sur ce que la série aurait pu devenir.

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Tant que je suis sur le sujet des boulets que doivent se traîner sur le long terme des séries, suite à de mauvais choix, un mot sur Battlestar Galactica. J’approche du
final de la saison 3, qui avec un peu de chance devrait renouer avec les prouesses dont la série est capable dès lors qu’elle s’installe pour plusieurs épisodes dans une intrigue plus grande que
ses personnages – l’escale sur New
Caprica
en est le plus bel exemple. Mais entre deux épatants moments de ce genre, Battlestar Galactica est bien en peine de maintenir une intensité
comparable. Pour une raison simple : à l’exception des Cylons et de Gaius Baltar, tous les personnages appartiennent fondamentalement au camp des bons (ou alors, ils n’existent pas, comme
Tom Zarek). Et devinez quoi ? Les seuls personnages réellement intéressants sont les Cylons et Gaius Baltar. Car pour les autres, il est impossible de développer correctement un conflit de
quelque ordre que ce soit (sentimental, politique, de pouvoir…) apparaissant entre eux ; il est assuré de se dégonfler médiocrement à brève échéance. La déception qui règne à la fin de
l’épisode est alors équivalente à l’espoir né au début de celui-ci. L’épisode 3X16 est un « modèle » du genre, avec son embryon d’insurrection spontanée sur fond d’inégalités de classes
qui s’achève dans un consensus mou où rien n’est résolu, tout ça parce que les deux camps étaient menés par deux « gentils », Laura Roslin et Galen Tyrol.

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