• Dante 01, de Marc Caro (France, 2007)

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Où ?
Au ciné-cité les Halles, dans une assez grande salle plutôt pleine (un dimanche soir hivernal à Paris, toutes les salles sont pleines)

 


Quand ?

 

Dimanche soir, donc

 


Avec qui ?

Seul, pour satisfaire ma curiosité quant à ce film unanimement flingué par la critique. Vais-je me joindre à eux ?

 


Et alors ?

 

On avait (presque) fini l’année 2007 sur un navet américain, on commence (presque) l’année
suivante sur son pendant français. Dante 01 est aussi irrécupérable que les avis disponibles partout le disent, et seule – comme ce fut le cas pour moi – la curiosité
liée au fait qu’il s’agit du 1er film en solo de Caro, 13 ans après La cité des enfants perdus, peut être une raison valable d’entrer dans la salle.

 
 

Les navets français et américain sont des genres complémentaires ; là où le premier est trop naïvement ambitieux et pas assez calculateur et financé, le second fait l’inverse. Caro n’a
clairement pas eu les moyens de ses envies de film de science-fiction allégorique, et le côté fauché de la chose se ressent à chaque coin de couloir – au singulier, car on n’est pas complètement
sûr qu’il y en ait eu plusieurs de construits. Cela fait d’abord sourire aimablement (car être fauché ne veut pas dire être raté), mais cette sympathie s’évanouit lorsqu’il devient clair que Caro
va s’obstiner à mener ses prétentions à bon port. En oubliant au passage qu’il est très recommandé de réussir son film avant de chercher à réussir le message de son film.

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Dante 01 repose sur des bonnes idées – de littérature (avec son univers clos et sa linéarité radicale, le scénario a des allures de nouvelle de Philip K. Dick), et de
théâtre : l’enfermement d’acteurs talentueux (la troupe de La cité…, plus Lambert Wilson) dans un décor minimaliste et dans des rôles très calibrés donne à
certaines scènes un air de création théâtrale réussie. Ce sont les bonnes idées de cinéma qui manquent. Obnubilé par la portée qu’il espère donner à sa parabole, Caro rajoute des couches de
doubles sens partout, et cette surcharge fait s’écrouler un édifice trop fragile tant sur l’aspect visuel (fauché, je l’ai déjà dit) qu’écrit – entre la pauvreté des dialogues et l’artificialité
des épreuves infligées aux personnages, difficile de choisir un gagnant.

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Le dernier acte tourne alors au carnage. Les effets visuels à gogo visent 2001 mais ne parviennent qu’à rappeler le cauchemar Blueberry (moche
et ridicule), et les péripéties, soudain incohérentes de ce que le film proposait jusque là, semblent plagier chaque idée du final de Sunshine. D’ailleurs, quitte à se
faire un film de S-F ces jours-ci, autant louer ou acheter l’excellent DVD de ce dernier.

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