• Boys don’t cry, de Kimberley Peirce (USA, 1999)

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Où ?

A la maison, en K7 vidéo enregistrée en VO il y a longtemps sur Canal+ (il y avait encore la signalétique par couleurs pour les interdictions aux moins de 12, 16 ou 18 ans)

Quand ?

Lundi soir

Avec qui ?

Ma femme

Et alors ?

Boys don’t cry n’est pas un film des plus mémorables. Comme beaucoup avant – et beaucoup après – elle, la réalisatrice Kimberley Peirce ne parvient que par à-coups à s’extirper du
piège de cinéma que constitue la représentation du Midwest profond et bas de plafond des USA, où la connerie et l’intolérance règnent en maître comme dans ce fait divers où 2 rednecks
ont violé puis abattu de sang-froid Teena Brandon, une fille de 19 ans qui voulait être un garçon. Pour sortir des sentiers battus, Peirce pioche ici dans l’exacerbation tragique d’un Roméo
et Juliette
, là dans l’onirisme éthéré de David Lynch quand il quitte les centres-villes, pour un résultat hésitant, mal assuré. Cela laisse sûrement d’autant plus de place au duo Hilary
Swank – Chloë Sevigny pour éblouir le film de leur présence. Si la performance de la première, garçon/fille troublant et à la fragilité intérieure déchirante, est dans l’évidence (et fut
d’ailleurs récompensé par un Oscar), la seconde n’est pas moins impressionnante. Elle fait d’un rôle qui n’aurait pu être qu’un faire-valoir (l’amoureuse de Teena, qui le reste quand le pot aux
roses est dévoilé) une personnification bouleversante de la force de la détermination propre à l’adolescence et de sa foi en un absolu.

Pour en revenir à Peirce, sa carrière atypique mérite que l’on garde un œil sur elle : Boys don’t cry était son 1er long-métrage, après un court-métrage déjà consacré au même
sujet (et portant le même titre) ; depuis, et à part un épisode de la série haut de gamme The L word, elle n’a rien tourné jusqu’à son nouveau film Stop-loss,
récit du retour de l’Irak vers ce fameux Midwest d’un soldat américain. La réception a été plus que correcte outre-Atlantique, de quoi donner une raison supplémentaire d’être au rendez-vous de sa
sortie française à venir.

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