• Avoir conscience

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  1. All I need
  2. There there
  3. Lucky
  4. Bangers’n’mash
  5. 15 step
  6. Nude
  7. Pyramid song

Ecouter Radiohead en concert, c’est vivre une expérience unique où la musique devient plus que la mise en harmonie de paroles et de mélodies : une voie vers des émotions à nu, magnifiées,
terribles. Alors même qu’on peut faire difficilement moins proche du public que Thom Yorke (qui émet ses 1ers sons entre 2 chansons au 10è morceau, et une phrase complète vers le 20è titre joué),
quelque chose se produit à l’écoute de ces chansons ciselées avec passion, et jouées en public avec la même intensité et la même perfection musicale qu’en studio.

  1. Weird fishes
  2. The gloaming
  3. My iron lung
  4. Faust arp
  5. Videotape
  6. Morning bell
  7. Where I end and you begin 

Quelque chose se produit, encore plus en concert. La foule ayant répondu présent au rendez-vous (18000 personnes chacun des 2 soirs à Bercy), la puissance des décibels, la durée démesurée (plus
de 2h !), l’isolement par rapport au monde extérieur… tout cela rend plus ouvert, plus vulnérable au message profond de chaque chanson, transformée en poème, prière, psaume, vecteur (appelez
ça comme vous voulez) porteur d’une idée forte, que l’on ressent comme une évidence sans avoir à passer par l’étape de l’interprétation.
 

  1. Reckoner
  2. Everything in its right place
  3. Body snatchers
  4. Exit music (for a film)
  5. Jigsaw falling into place
  6. House of cards
  7. Paranoid android
  8. Street spirit

Et l’on prend alors conscience. Du mal-être fondamentalement inhérent à notre époque moderne (The gloaming, Paranoid android, Street spirit). Des drames intimes,
terrassants, qui n’arrangent pas les choses (Videotape, Exit music for a film). Des fugaces accès de beauté et d’apaisement, improbables mais bien présents, auxquels il faut
savoir être attentif et réceptif malgré tout (Reckoner, House of cards). Et enfin, et surtout, le refus impérieux de baisser les bras et se laisser étouffer par le monde
extérieur ; la nécessité absolue de garder la tête haute, le regard critique, sa capacité à se rebeller et à s’affirmer en éveil (Bangers’n’mash, My iron lung, Body
snatchers
).

  1. Like spinning plates
  2. You and whose army
  3. Idioteque 

Toutes ces sensations et ces affirmations se sont cristallisées lundi soir dans le second rappel, dont la cohérence de l’enchaînement (entièrement issu de Kid A / Amnesiac)
confine au sublime. Thom Yorke s’extirpe – et nous entraîne avec lui – d’un état incertain Like spinning plates), s’affirme crânement en décalage avec le monde (le malicieux You and
whose army
, et on jeu génial avec une caméra-stylo fixée sur le piano), et enfin rejette une dernière fois ce dernier, de toutes ses forces et de toute son âme, dans l’incroyablement
énergisant Idioteque – conclusion parfaite à un concert parfait.

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