• Anges et démons, de Ron Howard (USA, 2009)

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En vacances, téléchargé sur l’ordinateur depuis Canal+ VOD

Quand ?

Lundi soir

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MaFemme

Et alors ?

 

N’ayant pas vu le premier volet des « aventures » de Robert Langdon, Da Vinci Code, je ne me hasarderai pas à situer les deux épisodes l’un par rapport à
l’autre. Mais étant donnés les bas-fonds cinématographiques atteints par Anges et démons (qui, pour donner une idée rapide, est sur les talons de l’infâme Lucky Luke), il faudrait que Da Vinci Code fasse preuve d’une phénoménale nullité pour le surclasser sur
cette échelle de valeur inversée. J’ai mis le terme « aventures » entre guillemets car il implique normalement du mouvement, du suspense, de l’excitation, etc. Anges et
démons
a si peu à offrir sur ce terrain qu’il finit par incarner une antithèse de thriller. Pour rester dans le ton de son ersatz d’intrigue (un fatras conspirationniste contre le –
et au sein du – Vatican), on peut parler de film hérétique : il renie purement et simplement toute l’histoire et tous les acquis du genre auquel il est censé appartenir.

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À commencer par la rigueur, jetée aux oubliettes. Les comportements des protagonistes n’ont aucun sens, dans les grandes lignes (le plan des méchants, inintelligible jusqu’à l’absurde) comme dans
les détails – on arrête très vite de compter le nombre de fois où quelqu’un dit ou fait quelque chose directement incohérent au regard de son statut ou de ses connaissances supposées. Sur
superpose à cela, comme un fait exprès, le trait de scénario le plus incompatible qui soit : une tendance obsessionnelle à répéter ou détailler jusqu’à éreintement tous les éléments ayant un
minimum d’importance. Chaque arrivée dans un nouveau lieu se transforme en récitation de sa fiche Wikipédia ; chaque exposition d’une opinion devient un monologue sans fin. Avec une telle
pathologie, pas étonnant que le film dure 2h15 ni qu’il soit incapable de boucler tous les tenants et aboutissants de son script avant d’atteindre le « climax » de ses
« aventures ». C’est là encore une chose qu’un thriller digne de ce nom trouve les moyens d’éviter, et qui nous contraint à subir un quart d’heure supplémentaire d’explications
épuisantes et d’affrontements inutiles.

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Le niveau de désintérêt exhibé par tous les participants – les comédiens-stars n’ont aucune implication envers leurs personnages autre que celle du cachet correspondant, les gens des effets
spéciaux ont prêté leurs ordinateurs à leurs petits neveux, le réalisateur Ron Howard a posé ses arriérés de congés sur les jours de tournage – fait de Anges et démons
plus qu’un nanar : une parodie de nanar, du genre de La classe américaine. En s’étant engagée sur ce projet uniquement dans l’optique du profit financier, sans chercher
à faire un quelconque travail d’adaptation, l’équipe du film fait de plus de l’auteur du livre d’origine Dan Brown le seul responsable au fait que Anges et démons n’est
pas un détournement ; qu’il n’existe pas un autre montage et une autre piste de dialogues cachés quelque part. Brown apparaît dans toute sa splendeur de petit malin cynique et sans un gramme
d’intelligence. Il n’y a aucune idée dans la structure de son histoire qui n’ait pas déjà été utilisée une centaine de fois. Quant au fond du récit, il repose exclusivement sur un double crachat
au visage de la religion et de la science, duellistes traités avec la même morgue par l’auteur. Les représentants de la première ne sont qu’une bande d’intrigants, manipulateurs et arrogants. Les
scientifiques s’en tirent encore plus mal, via l’image affligeante que Anges et démons donne des recherches sur l’antimatière – en gros, il s’agit d’une substance
homogène, qu’il serait possible de produire à des fins énergétiques et qui peut être transformée en un explosif surpuissant. Un dérivé du plutonium, en fait. Après ça, allez expliquer aux gens
que c’est un peu – mais vraiment juste un peu – plus complexe que ça…

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