• Anéfé

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Revoir des films permet de questionner ce que l’on a pu écrire à leur sujet, et de consolider ou au contraire infirmer des avis que l’avait pu avoir. Pour les deux derniers longs-métrages (et
leurs critiques associées) soumis à ce test, la balance penche du côté de la confirmation :

– Anéfé, Diary of the dead est une blague féroce menée à bien par George Romero à l’encontre des personnages qu’il y met en scène, ainsi que je le supposais à la fin de ma
critique. Explicites ou plus pernicieuses, ses piques envers
ceux qui se croient être tout à la fois acteurs et réalisateurs de leur petit Cloverfield perso sont permanentes. Cela peut aussi bien être des répliques mises dans leur bouche et qui décrédibilisent à leur insu leur
démarche (« We want to inform you and to scare you at the same time » ; « 400 000 cameras in the world, 400 000 lies ») que des choix plus globaux de scénario. La bande d’étudiants en cinéma
au centre du récit ne se retrouve ainsi jamais en prise directe avec l’événement ; ils arrivent toujours après la bataille, une fois qu’une ville a été pillée ou qu’une famille a été agressée et
contaminée. Continuellement en retard, ils finissent piteusement par se calfeutrer dans une panic room, après avoir vu apparaître devant leur caméra, sans qu’ils n’y soient pour quoi que
ce soit, la même scène que celle qu’ils ne parvenaient pas à conclure par leurs propres moyens dans les premières minutes (une momie zombie qui poursuit une jeune femme dans les bois). On
entendrait presque Romero rigoler méchamment tout en tirant les ficelles de cette mascarade ;

– Anéfé, Mad detective est bien un des films les plus ambitieux et renversants de son auteur, Johnnie
To
. La noirceur générale de l’ambiance du long-métrage est oppressante, les personnages sont passionnants, mais c’est surtout le traitement purement visuel du concept des personnalités
multiples qui nous met sur les fesses. J’explique en détail dans cet article de quoi il retourne précisément. Je
rajouterai simplement qu’au revisionnage, le procédé n’a rien perdu de son génie ni de son potentiel jouissif.

Anéfé (celui-là, il est gratuit).

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