• 28 semaines plus tard, de Juan Carlos Fresnadillo (USA-Angleterre, 2007)

Je like cet article sur les réseaux sociaux de l'internet!

Où ?
À l’UGC George V

Quand ?

Lundi soir

Avec qui ?
Mon collègue d’UGC et de films de zombies (ça tombe bien, c’était un film de zombies dans un UGC). La salle était raisonnablement pleine, et à 95% masculine.

Et alors ?

28 semaines plus tard est un film schizophrène, qui prend tour à tour la forme des 2 modèles de suite les plus opposés qui soient : le produit d’exploitation bâclé, et le changement intelligent dans la continuité vis-à-vis du 1er volet. Ici, il s’agit de prendre la succession de 28 jours plus tard, le remarquables film apocalyptique avec des zombies de Danny Boyle. Bien que ce dernier et son scénariste Alex Garland ne soient plus de la partie, hormis en tant que producteurs exécutifs (ce qui veut dire qu’ils empochent une bonne somme d’argent sans bouger le petit doigt), la scène d’ouverture de 28 semaines plus tard semble indiquer que la relève est bel et bien assurée.
L’espagnol Juan Carlos Fresnadillo (Intacto) signe en préambule au récit un hallucinant jeu de massacre, sous la forme de l’attaque d’une ferme anglaise par une bande d’infectés. On peut même dire que le copiste surpasse le maître, puisque avec les mêmes ingrédients – violence déchaînée des agresseurs, absence de tout traitement de faveur selon l’âge ou le sexe des personnages, montage saccadé, bande-son électro planante en porte-à-faux – Fresnadillo construit une séquence supérieure à tous les assauts du 1er film, et qui nous laisse
pantelants.

282.jpg

Cette remarquable efficacité ne réapparaît malheureusement que par brefs éclairs dans la suite du film. Le socle choisi pour enchaîner sur la conclusion de 28 jours plus tard est ainsi une nouvelle preuve de la vitalité contestataire des anglais : de l’armée de l’ONU menée par les Américains à la création d’une « zone verte » surprotégée en passant par les largages de napalm, les évocations du Vietnam et de l’Irak sont transparentes mais surtout bien employées. Le même soin aurait dû être apporté à l’écriture du scénario, qui enchaîne imperturbablement incohérences et raccourcis grossiers (une porte de derrière laissée ouverte pendant une alerte générale, des personnages qui mettent trois plombes à agir après avoir défini une priorité urgente…) dès qu’il faut faire avancer l’intrigue ; et au casting, qui a accouché du choix de 2 gamins têtes à claques dans les rôles principaux. Il faut donc
prendre son mal en patience entre 2 carnages de zombies, passages qui eux sont d’une qualité constante. Il en est ainsi du long final, plongé dans une obscurité totale et vu à travers le viseur
infrarouge d’un fusil de sniper. Cette séquence retrouve soudainement les qualités de bestialité et d’amoralité de l’ouverture du film – et fait finalement pencher la balance du côté « bonne
petite surprise » pour 28 semaines plus tard et son réalisateur, dont l’on suivra avec curiosité les prochains méfaits.

281.jpg

Les commentaires sont fermés.