• Mary à tout prix, de Peter & Bob Farelly (USA, 1998)

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Où ?
A la maison, en K7 vidéo enregistrée en VO.

Quand ?
Lundi soir, pour rire devant un vrai film drôle.

Avec qui ?
Ma femme, qui ne l’avait encore jamais vu. Cette carence appartient désormais au passé.

Et alors ?

10 ans après sa sortie, Mary à tout prix reste sans conteste le meilleur film des frères Farelly. C’est celui qui combine le mieux leurs 2 domaines fétiches :
l’humour débile mais pas méchant, vulgaire mais pas insultant ; et une affection sincère et non dissimulée pour les freaks en tout genre. Lorsqu’un de ces 2 penchants prédomine, le
film à l’arrivée est bon mais sans plus – Dumb & dumber pour la crétinerie, L’amour extra-large pour les freaks. Dans
Mary à tout prix, l’équilibre trouvé est idéal, dès le prologue qui renvoie Ben Stiller et Cameron Diaz (la Mary du titre) à l’époque des amours de lycée – presque sans
maquillage. Une scène aussi banale et cliché que celle où le garçon vient chercher la fille chez ses parents pour l’emmener au bal du lycée s’étire jusqu’à l’épuisement (des zygomatiques du
spectateur) en gags inattendus et dévastateurs, le summum étant atteint lors d’une fermeture de braguette trop empressée, aux conséquences traumatisantes.

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Défendeurs obstinés du bon goût, passez votre chemin. Le scénario met assez vite Ben Stiller de côté pour lancer d’autres personnages sur les traces de la parfaite Mary, mais l’humour reste le
même, tapant là où ça fait mal : sur les animaux (un chien électrocuté, multi-fracturé…), sur les minorités dépréciées (vieux, homos, losers du lycée), sur les handicaps physiques que les
personnages subissent sans rien pouvoir y faire… et pour ceux qui ne rentrent dans aucune de ces catégories – soit tous les mâles blancs bien-portants qui tournent autour de Mary -, tout
simplement en-dessous de la ceinture. Parmi cet empilement de gags politiquement incorrects, la scène du gel « spécial » dans les cheveux a tellement marqué son temps que même ceux qui
n’ont pas vu Mary à tout prix la connaissent. Cette séquence et toutes les autres aussi hilarantes qui l’accompagnent composent une mécanique comique époustouflante
d’énergie et de créativité, dont l’on peut dire qu’elle a imposé un standard d’excellence pour la comédie américaine moderne : sans tabous ni complexes, intelligente, talentueuse. Car mine
de rien, à l’exception de quelques longueurs et d’un final abrupt, Mary à tout prix tient parfaitement la distance de ses 110 minutes – une durée qu’en dehors des frères
Farelly, seuls Judd Apatow et consorts sont actuellement capables d’assumer.

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En aparté, il est intéressant de noter les similitudes et les écarts entre Mary à tout prix et le dernier long-métrage en date des frères Farelly, Les femmes de ses rêves.
Ils y retrouvent Ben Stiller, un pitch comparable (le coup de foudre d’un mec pour une fille idéale), et une même vision des hommes comme étant lâches et pervers. Mais la vie
sentimentale des Farelly – ou de gens autour d’eux – n’a pas dû être de tout repos ces 10 dernières années, car la bonne humeur de Mary à tout prix et ses digressions
vers la comédie musicale laissent la place dans Les femmes de ses rêves à un regard plus grinçant, les femmes n’étant plus suffisamment parfaites pour que leurs qualités
compensent les défauts des hommes.

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